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Le volume 41 de nos compilations avait été pour nous l’occasion de retrouver Gaël Desbois, dont les contributions précédentes au sein du projet Del Celio avaient déjà fait notre joie. Le titre partagé alors posait les bases d’un univers cinématographique, nocturne et hypnotique avec l’obsédant Qu’est ce que c’est ?.

Le projet, un peu plus d’un an plus tard, se matérialise avec Dans la Ville, EP de quatre titres à sortir le 7 novembre, qui poursuit une exploration d’un univers sonores à dominante électroniques sombres et denses notamment sur la vague et la jetée, second titre du EP au charme aussi vénéneux que le Neon Demon de Nicholas Winding Refn auquel peut faire penser le superbe artwork signé Elie Jorand.

Difficile de s’éloigner des références cinématographiques à l’écoute de nos ivresses, au texte évoquant une quête intime sous influence houellebecquienne & à l’ambiance sonore nocturne digne des meilleures bande-sons de William Friedkin.

Il va de même sur le titre éponyme du EP dont la rythmique hypnothique dans ses deux premiers tiers, invite, dans sa dernière ligne droite, à « faire battre son sang » sur le dance floor, oublier « nos horizons manqués » et se laisser porter par son instantanéité : « On oubliera le dehors et l’après ».

Le dernier titre du disque, les aveux, est lui plus apaisé, mais d’autant plus mélancolique. Un simple piano et la voix douce et posée de Gaël composent une chambre d’écho légèrement voilée à la poésie du texte une nouvelle fois sublime de Nathalie Burel et clôture ainsi un EP aussi réussi qu’addictif. Coup de cœur.

« Dans l’insouciance

Des nuits d’ivresse

On achève bien que les chevaux

La faiblesse de l’instant

Perdre le moment

Des idées qui glissent

Aimer le chaos

Les bouches émues

La nuit remue

La nuit oublie tous les sermons

C’est la vérité nue

D’un baiser profond

La nuit reprend les serments entendus

Ma chère aimée

Ma chère immense

A l’arrière j’ai vu défiler

Les amants dépassés

Les fausses confidences

Les aveux des amants sales et lassés »