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Attention, chronique ambigüe. Difficile en effet de ne pas nourrir de sentiments divers envers ce groupe, tant se dernier se complait à cultiver une provoc’ qu’on aura bien du mal à classer au rayon second degré. C’est qu’outre la musique - dont il sera quand même un peu question plus loin - Etron entretient une imagerie des plus limites au travers de clips dans la lignée d’un Peter Jackson première époque, très Funny Games ou Orange Mécanique. Ici, tout est affaire de sexe, de gore et de glauque, de mal être et de cynisme dérangeant. Une fierté de choquer largement mise en avant dans la bio du groupe, où l’on aime à citer les réactions outrées de personnalités du monde du rock belge, de même que de se revendiquer managé par un fasciste flamand ! Pas sûr qu’il s’agisse là d’un plan marketing des plus respectables ou que cela suffise pour paraître rock n’ roll comme s’empresseront pourtant de le clamer certains, mais ça attirera les curieux et fera parler du groupe ...

Autant dire qu’on voudrait haïr ce premier album six titres, Necrodogs. Il n’en sera pourtant rien, car ces vingt-quatre minutes à peine seront suffisantes pour convaincre de l’explosivité du duo : basses saturées, boîte à rythme clinique à la Joy Division, son de gratte rappelant le millésime Cure 82 ... Etron nous ressort ces diverses influences à sa sauce, assombrissant encore davantage le propos, rehaussant de chants hallucinés lugubres à souhait (en particulier sur "Two Dead Notes") ou distillant des ambiances de morgue ("Snakedevil"). Une première production vraiment intéressante qu’on aimerait presque conseiller, si elle n’était entourée de ces scandales préfabriqués plutôt lourdingues.




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