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Dans sa toile je suis tombé. Les fils collèrent à mes bras, à mes jambes, et le son qui arrivait à mes oreilles était comme un anesthésiant, un forme de tranquillisant qui pourrait même conduire à l’euphorie, comme si la transe proposée détruisait mes forces négatives pour accepter de ne pas lutter, de ne pas me dicter l’envie d’une fuite.

Elle était là Justine Ribiére. Sa viole de gambe dispersant dans l’air son venin épaulée qu’elle est par des machines contrariantes. Elle n’avait pas l’air de me vouloir comme un festin, mais plutôt comme un auditeur privilégié de sa musique qui invite le passé dans un futur habité, inquiétant, mais terriblement charnel, nous happant en laissant nos rêves se laisser porter par des pièces musicales sans ficèles, un comble pour une araignée.

Armée de son instrument d’un autre temps, Justine tricote des morceaux où collages sonores et poésie se mélangent, créant un piège imparable dans lequel nous tombons tous, dans une ivresse comparable à celle dans laquelle Brian Eno et David Byrne nous plongeaient dans « My Life in The Bush of Ghosts », une ivresse sereine, loin d’une emprise malade et terminale. Tabularium, le bureau des archives dans la Rome Antique, est ici une toile pleine d’histoires, pleine de références au passé, qui nous fait oublier le présent inquiétant d’être dans une toile pour mieux nous amener vers un après poétique, certes inquiétant, mais poétique.




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