Il n’y a pas que Björk qui ait des conflits d’agenda : le nôtre nous contraint hélas à ne pas pouvoir assister aux premiers concerts du samedi, à savoir Only Real, Kiasmos et Hinds.
On aurait bien entendu aimé découvrir ces groupes, et particulièrement Kiasmos dont l’univers électro ambiant a semble-t-il convaincu le public. Heureusement notre photographe Jérôme Sevrette a pu réaliser de bien belles images d’Only Real et Kiasmos en guise de consolation. Même si elle n’est pas sold out, c’est la soirée avec le plus d’affluence, on a du mal à se déplacer sur l’ensemble du site.
Nous arrivons donc tout juste pour le début du set de The Soft Moon dont le dernier album Deeper est sorti au printemps… pour qui ne connaît pas ce groupe, on nage ici en plein post-punk meets cold-wave, tout le monde est en noir et le sourire n’est pas de mise, le genre de trucs qui nous plaît direct.
Le batteur balance sa rythmique martiale armé d’un kit minimal agrémenté de sons électros (via des pads) et d’une cymbale rectangulaire en tôle ondulée produisant un son "électro naturel" du plus bel effet. Le chanteur Luis Vasquez au physique gothique (tatouage de larmes sur les avant-bras, croix en argent autour du cou) alterne hurlement et chant avec un fort delay, tout en grattant frénétiquement sa guitare, ou écrasant les touches de son clavier. Sur un morceau, il martèle le rythme sur un tom, tandis que le bassiste joue sur un SPD. Ce set marqué par un son très 80s nous embarque, on regrette cependant qu’ils aient été programmés si tôt, la nuit aurait sans doute été plus favorable à leur univers.
On poursuit sur la petite scène avec les jeunes anglais de Spectres, qui attaquent direct avec des larsens (leitmotiv de nombreux groupes sur cette édition, avec plus ou moins de réussite) : un relent de jeunesse sonique, alliant les guitares sauvages à un chant très pop. Si le début du set nous convainc, la suite devient un peu trop brouillon et facile : n’est pas Sonic Youth qui veut.
On note un nouveau clin d’œil à l’arlésienne du festival, Joe Hatt le guitariste chanteur arbore fièrement un t-shirt de Björk, et ne passe évidemment pas inaperçu.
Alors que va débuter le concert de Foals, une personne de l’organisation monte sur scène pour faire une annonce : on croit d’abord à une blague quand il nous explique que le bassiste de Foals est malade (à l’hôpital apprendra-t-on plus tard de la bouche de Yannis Philippakis, le chanteur), mais on comprend qu’il dit vrai quand il précise qu’il sera remplacé par le backliner, parce que Foals avait très envie de jouer ce soir. En préambule, Yannisannonce : "on respecte Björk… *hurlement du public* …ou pas. En tout cas on est venu à sa place !" *liesse du public*
Cette mise au point faite, le concert attaque, sans photographes et sans retransmission vidéo, sans doute dû au remplacement intempestif du bassiste. Et comme prévu avec Foals, le set est à la fois dansant, énergique et mélodique, ils enchainent les tubes du dernier album Holy fire avec 3 morceaux de What Went Down, l’album à paraître cette fin de mois : le son s’est visiblement densifié et les titres sont imparables et puissants, à l’instar du morceau-titre de l’album, particulièrement dense. Durant le set, des festivaliers facétieux réclament à plusieurs reprises "Bachelorette", hilarité des voisins… Le concert se termine par une chanson dédiée à Björk alors que le chanteur descend dans le public en délire.
Alors qu’on attend le prochain concert résonne un remix de Björk : décidément elle aura malgré tout laissé sa marque sur le festival.
Arrive alors Daniel Avery derrière ses machines et son électro sans fioritures nous laisse de marbre. On s’éclipse rapidement.
Point disparitions inquiétantes en ce samedi à la RDR2015 :
pas de chèvres goguenardes sur le fort (méchoui ?
pas de pluie (sommes-nous toujours en Bretagne ?)
pas de boue (mais une bataille de paille à la place durant le concert de Foals, on vous conseille l’excellente vidéo de Rod Maurice – Lame de son)
La Route du Rock 2015 - Foals feat. La Paille.J’ai vécu un truc assez fou hier soir à LA ROUTE DU ROCK ... pendant le concert de Foals ... parfois il n’y a pas de mots. Voici un sample de ce qui s’est produit. Sachant que les gens que vous voyez ont joué à la papaille pendant TOUT LE CONCERT.Pour ma part, juste le meilleur moment du festival (pétage de plomb collectif) :)
Posted by Rod Maurice on samedi 15 août 2015
pas de Björk (malédiction islandaise)
pas de bassiste de Foals (la malédiction se poursuit)
Photos © Jérôme Sevrette