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Difficile de trouver les mots, tant dès le premier morceau, dès la première seconde, on plonge instantanément dans un univers vierge de tout maquillage, de toute mise en scène. Goodbye Diana, trio montpelliérain, revient quatre années après son dernier album, avec un membre en moins, mais non sans manque d’inspiration. Leur sphère (ici tout est question de sphère) met d’accord en un claquement de doigt, en un clignement d’oeil. Tout est presque dit dans ce premier morceau. Le décor est planté, le son est direct, noir, cisaillé. Pas de place pour la désinvolture, quoi que... La richesse et la subtilité des compos tranchent avec l’intensité et la dureté de leur son. Tout est maîtrisé, l’album monte en puissance au fur et mesure que les morceaux avancent, crépitent et figent le cerveau. Leurs frères d’armes musicaux sont les June of 44 (pour mon plus grand plaisir), dont ils se sentent proches et dont l’influence est évidente, mais sans jamais tomber dans l’imitation. Ils sont inspirés et d’une belle façon. Le morceau Herbert d’autoroute est pour moi ce qu’est l’épisode The Fly de Breaking Bad, un chef-d’oeuvre. Rien de moins, rien de plus. Plus les morceaux défilent et plus Ils nous embarquent dans leur(s) sphère(s), pour nous y laisser, et nous y coller, les tympans qui palpitent. Une fois sur place, difficile d’en repartir. A noter, tout de même, que certaines oreilles ne seront pas sensibles à ce magnifique chaos ordonné, qui n’est pas des plus accessibles, bien que je ne comprenne pas pourquoi. Attention, l’écoute de Goodbye Diana peut également rendre malade, mais dans le bon sens du terme. Ça remue bien les viscères quoi. Et là, alors qu’on est par terre en train d’agoniser, après avoir pris une bonne dose de math-noisy-post-rock qui tâche, ils nous embarquent par moment dans des ptits interludes indie rock, juste pour nous faire craquer, et pour repartir encore plus fort. Un dosage parfait dans l’émotion et dans l’interprétation et une maîtrise technique qui est bien là mais qui laisse intelligemment les morceaux exprimer leur vraie nature. Une touche d’humour dans les titres des morceaux vient ponctuer ce disque, qui est un véritable voyage sensoriel, d’une puissance et subtilité rares.




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