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Quand vient le temps des bilans de fin d’année pour ces exercices à la fois futiles mais aussi rituels que sont les tops albums, je me surprends à retrouver deux catégories d’albums. Ces rencontres comme des évidences et ces autres comme de nécessaires apprivoisements au long cours.

En me confrontant à l’univers de Foxes In Fiction et de leur deuxième album, "Ontario Gothic", je ne m’attendais pas à être autant infiltré par ces sept titres.

Sept titres comme Sept chapitres de l’histoire de la musique qui nous ébranle ou comment synthétiser les jalons de notre mélomanie.

De l’inaugural " March 2011" comme un hommage appuyé aux influents Cocteau Twins, Foxes In Fiction nous ferait presque oublier le semi-ratage (lié à trop d’attente) du premier Memoryhouse.

Sensuelle, extatique, lumineuse la voix androgyne de Warren Hildebrand contribue de ce climax.

Vous pouvez déjà déclarer forfait car vous ne résisterez longtemps au maelstrom d’ "Into The Fields" en habile cousinage de Brian Eno ou des voisins de palier, Gem Club, autre joyau de pop arrache-larmes.

Foxes In Fiction, bien plus futé qu’il n’y parait, sait oser les dérives doucereuses dans les dissonances cristallines de "Glow (VO79) quand "Shadow’s Song" bascule dans une mélancolie réverbérée comme ces routes empruntées par David Lynch et Angelo Badalamenti dans un doo wap perverti comme neurasthénique, ralenti.

Puis vous vous surprendrez à lire les notes de pochette mais qui lit encore les notes de pochette aujourd’hui ? Personne sauf peut-être les quelques forcenés que nous sommes.

Vous ne serez pas étonné d’y retrouver le nom d’Owen Pallett aux arrangements de cordes.

Comment provoquer une cohérence, un pont entre ces environnements contrastés ? Peut-être en y ajoutant ce petit plus de vapeur, de fog. "Ontario Gothic" est chargé de brume, cette brume coton, coma, bienfait. Comme si nous étions à la fois chenille, cocon et chrysalide.

Bouleversante et enthousiasmante conclusion que ce "Altars". Faisons fi des esprits chagrins et blasés qui radotent et ergotent sur le peu d’intérêt de la chose musicale actuelle et retournons réviser nos fondamentaux guidés par ce musicologue familier, averti et humble, ce faiseur de merveilles qu’est Warren Hildebrand de Foxes In Fiction.




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