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Roman musical. Catalogue épuré d’ambiances et textures sonores. Commencer « Par la Fin » pour mieux essayer de mieux comprendre les erreurs du passé, la fin étant son plus proche présent. Voir en ces violons flagorneurs une erreur de casting volontaire. Les congédier dés « La Fin » c’est à dire dés le début pour ne plus les voir survoler ce paysage qui serait la terre brulée presque immaculée de nos affres les plus intimes, les plus irrésistiblement ancrées dans nos chaires atrophiées par l’angoisse. C’est « Billion Sands ».

Les histoires qui vous seront contées ne sont pas à mettre dans toutes les oreilles, la peur et l’angoisse est au tournant de cette inquiétante machine à rêver ou à cauchemarder en musique. Le post rock est avalé par la musique dite classique elle même digéré par une électronique qui ramasse ce que les corps laissent en se dépeuplant, en se desquamant, prenant presque un aspect animal. Si le fantôme de Tortoise rode sous les insoumises lignes de basse, c’est dans l’univers d’un cinéma qui serait dépourvu de sa métronomique quantité d’images par seconde qu’il faudrait chercher le lien le plus fort. Black Fluo arrive à « détemporiser » pour que face à nous les scories et les notes cohabitent sur des lames de temps différentes, comme des calques superposés composent une image. « Narcosia » pourra être la vignette, l’étendard, le climax (mot à la mode) qui donnera à « Billion Sands » le statut d’ovni que l’on connaît car il semble respirer comme nous. « Narcosia » nous fait entrer, et ferme la porte, les murs de cet ensemble semblant être un labyrinthe poétique, la poésie du son ici se mêlant à une poésie des mots. Ces mots comme un fleuve ininterrompu, trouvant sa source dans la bouche sexuelle d’une femme que l’on imagine drogué elle aussi dans cette même pièce.

« Billion Sands » est un disque, une expérience, un rêve, un cauchemar, une envie inquiétante de tout laisser pour rentrer dans cette boite noire dans laquelle nous pensons, peut être à tord, trouver une réponse. Subjuguant.




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