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L’humour en musique, c’est souvent un sacré piège casse-guoule...

En humour mélomane, il y a les régressifs scatophiles (Les VRP), les faux-culs qui assument peu leur pose comique (Sébastien Tellier), les populeux nauséabonds (Bénabar), les intellos Toc (Brigitte Fontaine)...

Rares sont ceux qui parviennent à unir poésie, émotion et humour en un seul disque. Arnaud le Gouefflec est de ceux-là. Il nous invite à découvrir "Les Subtilités du Death Metal" avec ce nouvel opus à prendre plus au sérieux qu’on pourrait le croire à la vision de la pochette de l’album comme une blague photoshoppée de potache.

Le brestois est décidément extrêmement prolifique, proposant toujours des disques enthousiasmants (et des bds sur lesquelles je reviendrai bientôt) et à l’univers immédiatement identifiable fait de collages inventifs et d’images métaphoriques. Arnaud Le Gouefflec a compris qu’être léger ne signifie pas être futile. Pour preuve, cet "Aberrant" qui réconcilie musicalement notre Dominique A national et le Katerine 2.0.

Un titre comme "Les Cons" et son emprunt à notre Hymne national passé à la tronçonneuse devrait être offert à tous les électeurs des bleus marine... "L’eau lourde" rappelle le travail de John Trap (avec lequel M. Le Gouefflec collabore au sein de La Boite à Ooti) au bel univers foutraque et Lo-Fi. Encore une preuve de cette scène vivace en Finistère et du côté de Brest... Pour ne citer qu’eux, Ched Helias, Colin Chloe, Mon Automatique...etc...etc... Il y a du Bobby Lapointe dans la comptine à double-sens "N’a qu’un oeil" quand "Bourgeà trarsch" tacle gentiment un Doom à la Neurosis.

"J’ai un super pouvoir" démontre que l’on peut faire une blague de potache sans pour autant être un cancre.

Il y a un caractère enfantin dans la musique du brestois et pas seulement par l’apport de ces voix de tout petits.

Il y a la richesse imaginative, le refus des limites, le peu de considération pour le jugement d’autrui, le côté bricolé, le plaisir du jeu , ce monde magique propre à la musique d’Arnaud Le Gouefflec.

Imaginez un groupe d’enfants à qui l’on donnerait du temps, des instruments de musique et de quoi pour enregistrer... Mélangez le et vous obtenez cet album, "Les Subtilités Du Death Metal".

Tiens, je vais enregistrer la pluie qui claque contre la fenêtre, la poésir qui luit dans l’âtre de la cheminée.

Je vais mêler Rammstein et Einsturzende Neu Bauten dans une comptine déglinguée et répétitive comme "Ich Bin Nicht Tat".

J’annoncerai l’apocalypse dans un morceau fleuve en écho aux "Swordfishtrombones" de Tom Waits.

J’oserai les jeux de mots comme ce "Morceau Cachet" qui fait du bien. Je retrouve mon enthousiasme d’enfant en triturant comme de la pâte à modeler les sons pour en faire un bric à brac de caverne magique d’Ali Baba.

Pour toutes ces raisons, l’univers musical d’Arnaud Le Gouefflec nous est attachant.

Car il est imaginatif, inventif, drôle sans être vulgaire, puéril sans être régressif, novateur sans être expérimental et finalement transpirant l’humanité par tous les pores de son inspiration débridée.


Arnaud Le Gouëfflec - Les Subtilites Du Death... par EGLISEDELAPETITEFOLIE

www.arnaudlegouefflec.com