Le groupe pourrait déjà s’enorgueillir d’avoir l’une des pires pochettes de ces derrières années. Un collage que même ma fille de 18 mois aurait été incapable de faire même sous l’effet d’une surdose d’antalgique. Il pourrait aussi se féliciter de l’ouverture (Beck Is Back) la plus démonstrative, la plus explosive du moment, si cette explosivité n’était pas le maitre mot de ces cinq titres.

Ici (Sexy Picnic) un violon mal traité, s’égosille pour pouvoir sortir une mélodie entêtante. On pense au clip de Numb de U2 pendant lequel The Edge subissait les pires supplices (Mc Guiness lui annonçant la baisse des actions EDF). Le supplicié est violoniste et il se prend des coups de partout, parvenant à tenir sa ligne, accompagnant un chanteur épileptique. Là c’est une (Neon Lights) introduction au fin fond d’un Pekin miteux, puis comme la reprise d’une chansons mille fois connue. On est toujours à la lisière des Monthy Python, mais probablement de façon involontaire. Sauvage « Neon Lights » semble se gausser du Neon Bible d’Arcade Fire, piochant dans les traditions des sectes cool pour pousser la chansonnette bêtement sous l’emprise d’un mantra extraterrestre. Plus loin ce sont les « Shoes » qui nous fracassent, marchant là où il ne faut pas, mélangeant électro et déambulation incantatoire pour un puzzle impossible à refaire. Avec « Quick Fashion » le cas ne s’aggrave pas, il en devient encore plus brulant du désir de le comprendre. Le contre sens, le contre courant, le contre pied, le contre la facilité, pour jouir d’une liberté menant la folie vers un désordre, qu’elle même pourrait craindre.

Nickel Pressing semble vouloir ne rien définir, mais tout bousculer, tout remettre en cause, quitte à perdre certains auditeurs fainéants en route, quitte de temps à autre à touché du doigt le génial. La rationalité n’a pas sa place ici, on balance le rock contre un mur, et on tente d’en recoller les morceaux sur une route verglacée sous des vents tempétueux. Juste la classe.