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Avec cette pochette pouvant sans peine concourir à l’affiche possible d’un groupuscule écologiste se présentant pour des élections régionales, Fairguson nous donnait l’impression fade d’un diné végétalien dans une famille catholique ultra pratiquante. Si l’idée de l’arbre dans la verdure à effectivement plus de connexion avec le folk, que la photo d’un chien mort écrasé sur une départementale, elle présente la caractéristique d’être un frein à l’envie. Comme le clip, la pochette est devenue un passeport à l’achat, et l’aseptisation n’est pas une amie de la découverte.

Mais Fairguson est un groupe, pas une agence de publicité, et c’est sur sa musique que l’on pourra juger. Cette musique, elle trouve son inspiration dans les fonds baptismaux du folk. Dans ceux ci, les arrangements avec la tradition sont à chercher chez Grandaddy ou chez Neil Young. Trouvant un juste compromis entre des moments plus électriques et d’autres plus acoustiques, le groupe assoit son style dans un ralentissement assumé, ne cherchant ni les tournants coupés, ni les canyons survolés. Comme aspirant à la ballade, Fairguson se met dans la position du voyageur qui peut avoir à s’émerveiller après chaque changement d’horizon. S’encanaillant parfois avec un piano tout simple (Coconut In Albert’s House), le groupe n’est pas sans nous rappeler les Moldy Peaches mais il le fait de façon pointilleuse, non pas par excès d’application, mais la timidité est évidente. Quand la mini fanfare montre les cuivres (Wide Open Spaces) pas un poil de dérangement mental, Fairguson garde ses nerfs, tranquillement, montant délicatement en puissance, avec juste ce qu’il faut de guitares pugnaces.

Jamais l’expression « l’arbre qui cache la forêt » n’aura à ce point porté aussi bien son nom. Une belle forêt.




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