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J’avais demandé à la fille de me dessiner un mouton, un mouton avec des ailes. Une métaphore de la possibilité de quitter la facilité, pour le monde plus chahuteur de la poésie. La fille avait André Breton dans sa poche, comme dans une nacelle. Aragon lui se baladait sur un fil par dessus lequel nous passerions. La volupté sera de ce monde, on ne criera pas au géni, on jouera avec. On ne se prendra pas pour des peintres épiques, l’épopée on la fera. On ne soufflera par sur le feu, on sera la feu, on consumera tout sur notre passage, on réchauffera ce qui semblait ne pas pouvoir vivre. On fera du mouton un être avide de savoir. On lui apprendra les auteurs, on lui contera les poèmes, les épîtres seront son sang, on lui jouera le grand art, le souffle des cordes et du vent noble. On le transposera dans un milieu austère, qu’il tiendra pour un endroit de méditation, avant de s’en plaindre. Il ne se plaindra jamais. Il embrassera la fille, il dira aux sages que tout cela valait bien se quitter le sol, que la haut, le froid il est agressif qui si l’on pense à redescendre. Il y a un souffle, il y a de la souffrance, il y a une veine qui alimente une envie noble et poétique, de quitter ce monde qui ne cherche qu’à solutionner les différences. Aimons cette différence, aimons ce disque lettré, ce disque de la dérive des envies d’évasion, ce disque qui de sa difficulté fait naître des beautés intemporelles, celles des sages. Je suis descendu de la montagne, sous mon bras « La Vedova D’Un Uomo Vivo ». Un grand, un très grand frisson.




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