N’y allons pas par quatre chemins, le rock est mort le soir où Chris Martin a sorti sa guitare de son étui pour se prendre pour un rockeur. Je blague, mais les dates de fin de cette musique les manuels en regorgent des tout aussi abracadabrantesque. L’arrivée des musiques synthétiques a même fait passé le rock pour un futur pensionnaire des maisons de retraite, devenant un résident permanent des mouroirs avec le tango et la valse. Le fait est, les nouveaux Lester Bangs de l’intelligentsia musicologique de bac à sable, peuvent toujours aller voir mamie dans sa chambre, mamie écoutera probablement des douces mélodies de la french touch par exemple, alors que ses petits enfants s’éclateront comme des bêtes en écoutant le ‘I Blame You » de Obits. Ils sortiront la guitare que papa a abandonnée à la naissance du premier, ils mettront les blousons noirs du même géniteur, abandonné depuis la première année de vie en couple, et il feront sauter les plombs du garage, en essayant de porter aussi haut ce son. Obits, est un exemple parmi tant d’autre, mais surtout un exemple, car son « I Blame You » dégage urgence, gomina, sueur, classe et furie, sans donner des signes de fatigue, et surtout sans sembler jouer avec des morts. L’écoute de « Pine On » devrait à jamais coucher les grincheux, tout comme « Talking To The Dog », laissant « Run » comme os à ronger pour les pointilleux. Entre garage rock et psychédélisme braillard, Obits se ballade, comme si les Black Angels se faisaient dégrossir les poignées d’amour, pour une génuflexion parfaite. Avec « I Blame You », Obits fait un carreau.