Troisième rendez vous avec les guns of Brixton, et changement de cap pour les caennais, direction Adare, direction les eaux froides, bien loin de la jamaïque et de son dub. C’est que cela c’est rafraîchi chez les Guns. Si la basse vrombissante a encore son mot à dire, elle est comme noyé par la fonte des glaces, faisant resurgir, comme des sédiments lointains, des guitares virulentes et un son pesant voir lourd (8 Minutes au Cap Adare). Jouant plus sur la longueur et sur l’anéantissement progressif des morceaux, le groupe est à l’image de notre époque, plus sombre, plus pessimiste, moins enclin à nous faire bouger, plus à nous faire réfléchir. Si le fracas du dub a encore son mot à dire sur le bien nommé « Dub’s Not Dead », il n’a plus ici le gouvernail, comme prisonnier à fond de cale, suppliant son retour quand la tempête sera calmée. Grave, mais pas dénué d’humour et de clin d’œil (20 000 Lieues Sous l’Ether), « Cap Adare » et le bruit que fait un bloc de glace quand il se détache d’un glacier pour se fracasser dans la mer. Du bruit et une vraie onde de choc. Le réchauffement climatique selon Guns Of Brixton.