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Merci à The R.G. Morrison. Propos recueillis en mai 2006.

Auteur d’un épatant album d’alt. folk aux inflexions free, les Anglais de The R .G. Morrison se livrent à leur tour au désormais traditionnel exercice de l’explication de texte… .

— On a pu dire parfois que Learning About Loathing est un album de la rupture ou qu’il était né de la mort d’une relation amoureuse. Dans une certaine mesure c’est vrai. Je me suis séparé d’une fille avec laquelle j’avais noué une relation sérieuse et effectivement cette rupture a été le catalyseur qui a provoqué l’écriture du disque. Mais je voudrais vraiment que les gens voient dans cet album plus que ça. Quand je l’écoute maintenant je le trouve plutôt joyeux alors qu’à l’origine il devait être mélancolique et exprimer la confusion par opposition à l’aigreur ou la colère.

— Les chansons possèdent leur part d’ombre, c’est sûr. La première moitié de l’album pose un certain nombre de questions : comment en est-on arrivé là ? J’étais un peu ébranlé à cette époque et j’ai dû apprendre à vivre par moi-même et comprendre mon état. Le titre homonyme a été le plus éprouvant à enregistrer. Il s’agissait de la cinquième ou sixième chanson que l’on écrivait mais quand on a réfléchi à l’ordre final des titres, on s’est dit qu’il devait être placé en premier. Cette chanson exhale une certaine lassitude mêlée de désespoir. Elle donne le ton de l’album. " Summer Bride " et " Night Falls " fonctionnent par symétrie. Ces deux titres évoquent tous les deux des plans contrariés mais selon deux perspectives opposées. La faiblesse d’un côté, la force de l’autre. La manière dont vous vous relevez après avoir été frappé informe précisément sur votre force de caractère. " Summer Bride " me rend plutôt malheureux quand je l’écoute ; à l’inverse " Night Falls " me donne envie de secouer la tête. " C’est elle qui a fait le mauvais choix "… " Funeral For A Foe " est une chanson plutôt amère. Quand je l’ai écrite c’était la fin de l’été et j’avais l’impression que tout s’écroulait autour de moi. Au départ je voulais aborder cette chanson de la manière la plus simple qui soit. Elle était conçue autour d’un drone à la Nick Drake. On l’entend toujours mais Johny [Lamb, notamment membre de Thirty Pounds Of Bone, une autre signature du label Drift Collective qui édite le disque de The R.G. Morrison, ndlr] a ajouté ce motif de bouzouki impétueux et martelé qui lui permet d’exprimer désespoir et violence. Au moment de l’enregistrer, on s’est dit qu’on brancherait bien nos guitares électriques pour une fois. Steve Grainger [le producteur, ndlr] a saisi l’esprit de cette chanson et l’a emmenée bien plus loin. " Kentucky’s Favourite Son " parle d’Abraham Lincoln. C’était un véritable héros et sans lui le monde tournerait sans doute différemment. Il ne le savait pas de son vivant et il se sentait remis en question et jugé à chacun de ses pas. Je voulais juste évoquer quelqu’un que je respectais. Voilà, il s’est trouvé que c’était Lincoln (qui apparaît sur la pochette). " Honestly Now " et " Ruder Me " sont deux chansons très longues. Pour moi, elles marquent le moment où l’album prend véritablement sa place. Il s’agit juste de titres chantés sans fard qui évoquent des histoires simples dont tout le monde peut saisir au moins une partie du sens. " In Out " parle de l’amour. Elle termine l’album sur une note optimiste. Que dire de plus ? On tombe tous amoureux. Merde ! moi ça m’arrive tous les jours… Et ça peut blesser donc autant en profiter avant que ça ne cesse…

Page MySpace : http://www.myspace.com/thergmorrison

Le label, Drift Collective : http://www.driftrecords.co.uk/



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