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Propos recueillis sur la Route du Rock 16. Merci au service presse de la Route du Rock.

Dimanche. Dernier soir des festivités à La Route du Rock. The Spinto Band est chargé de chauffer le public avant Katerine et Franz Ferdinand. Tâche dont les jeunes américains s’acquittent avec brio, confirmant leur talent scénique. Leur dernier single en date, Oh Mandy a visiblement trouvé ses fans. Et même si les versions live manquent parfois un peu d’ampleur par rapport à l’album, elles sont néanmoins impeccables. Plus tôt dans l’après-midi, Nick Krill, guitariste/chanteur et compositeur principal du Spinto revient avec nous sur l’ascension paisible du sextet ainsi que sur ses impressions de tournée.

Vous jouez ensemble depuis 1997, quand est-ce qu’a eu lieu le " déclic " pour vous ?

— Nick : En fait, avec les autres membres du groupe, on se connaît depuis toujours. On avait des guitares, tout ce qui fallait pour jouer et la connexion s’est faite rapidement entre nous. Mais on a explosé bien plus tard. Ca fait un peu plus d’un an qu’on tourne vraiment aux USA. C’est en juin 2005 qu’on a lancé l’album, une première série de dates et que la machine s’est mise en place.

Avez-vous eu beaucoup de propositions de labels à partir de ce moment ? Comment avez-vous fait votre choix ?

— Nick : Aux USA, on n’avait vraiment rien. Mais en Europe, on avait plusieurs personnes intéressées. On a fini par se trouver avec des gens avec lesquels on se comprenait bien, ceux de Radiaterecords. Ils n’étaient pas en train de nous raconter qu’on était les meilleurs ou des trucs de ce genre. Ils ont bien vu où on en était, d’où on venait et surtout dans quelle direction on souhaitait aller. Et ça c’était vraiment bon, le fait qu’ils nous supportent vraiment, qu’ils nous encouragent.

D’où vient le nom de votre groupe ? Je crois que c’est un hommage à ton grand-père. Peux-tu nous en dire en plus ?

— Nick : Oui, c’est ça. C’est un hommage à mon grand-père qui a été une grande source d’inspiration pour moi. Quand on était vraiment jeune, il a commencé à nous offrir des instruments. Il a eu un rôle déterminant dans notre façon de jouer de la musique et dans la mise en place même du groupe. D’ailleurs, au début, on faisait des reprises de ses propres compositions, c’était sympa. C’est pour ça qu’on peut vraiment parler d’hommage.

Est-ce qu’on aura un jour la chance d’écouter certains de vos premiers titres ?

— Nick : On a enregistré plein de trucs. Quand on se retrouvait le week-end au local on enregistrait souvent. Il nous reste plein de cassettes de cette période. Mais on en a déjà utilisé quelques vieilles sur des faces B de singles. C’est le cas de Fat Suit sur Direct To Helmet, où on s’amuse aussi à commenter notre travail….

Mais vous avez sortis des démos avant Nice and nicely done ?

— Nick : Oui, mais on gérait tout ça nous-mêmes. On enregistrait au local et puis on gravait une centaine de copies sur CD qu’on distribuait à nos potes à la fac. Il y a certains enregistrements dont on est vraiment fiers et qu’on sortira peut-être un jour. Mais si on peut être fou d’un morceau encore un an après son enregistrement, six ans après on s’en soucie plus vraiment, cela devient une trace de l’histoire du groupe, rien de plus.

Nice and nicely done est un best of de cette première période ou une suite logique ?

— Nick : C’est marrant, parce que quand on réécoute justement les anciennes démos (tel ou tel plan) et puis l’album, on voit bien dans quelle direction on a évolué, il y a des liens. C’est intéressant. Et c’est vrai que la plupart des chansons de Nice and nicely done s’inscrivent dans la lignée de ce que l’on faisait avant. Mais quelque unes sont en effet plus vieilles. C’est le cas de Late que j’avais enregistrée il y a longtemps et que l’on tenait à refaire plus correctement.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ? Est-ce que vous avez eu du temps pour expérimenter ?

— Nick : Oui, on a vraiment eu du temps, d’ailleurs on n’avait pas de date limite (rires). L’enregistrement de l’album s’est fait sur une période de cinq ans. Comme on était tous à la fac, on se retrouvait tous les étés pendant quinze jours dans le studio de l’oncle de Jon Jon Eaton, guitariste du groupe à Nashville et on enregistrait. Au bout d’un moment on a eu, tout simplement, assez de compos pour sortir un album. On n’avait pas de date limite donc on essayait pas mal de choses. On avait la chance d’avoir pas mal d’instruments à disposition, comme par exemple, des vibraphones, des orgues… On s’est beaucoup amusé à essayer tout ça.

Vous avez tourné avec les Arctic Monkeys en début d’année, avez-vous découvert d’autres groupes intéressants depuis ?

— Nick : En juin, on a tourné un peu en Europe et on a rencontré des groupes comme Janet Lewis, The Shut Up, un groupe anglais qui s’appelle The Tiny Dancers, The Mystery Jet. On a rencontré des groupes vraiment intéressants. C’est bon de rencontrer ses contemporains. Je ne sais pas à quel point ils vont ou pas nous influencer dans le futur, mais on est vraiment ouvert à différents styles. C’est marrant de discuter avec ces gens de nos influences, de nos goûts communs et de s’apercevoir qu’avec un " background " commun on puisse emprunter des chemins vraiment différents.

Quand on vous demande quelles sont vos influences, on sent chez vous un réel attachement avec la pop des années 60 (The Beatles, Donovan) et les groupes dans lesquels vos parents ont joué. C’est vraiment fort ou c’est un raccourci ?

— Nick : C’est un mix de tout ça. On a grandi avec les albums qu’avaient nos parents à la maison, The Beatles, Frank Zappa, The Zombies, The Kinks, tous ces mecs-là. Pendant que nos parents nous faisaient goûter à tout ça, on s’initiait parallèlement à la scène contemporaine avec Nirvana et puis The Flaming Lips, Pavement… Ca s’est diversifié, on n’écoute pas tous les mêmes choses.

Comment vivez-vous cette première grande tournée ndlr : Europe, USA, Japon ?

— Nick : C’est vraiment excitant et fou. On voit tous les jours des nouveaux lieux, on vient jouer pour notre public… C’est bizarre, mais il y a tant de gens différents qui écoutent notre musique. Tout ça est un peu fou, alors qu’au départ, on vient d’une petite ville très calme, d’un petit cercle de potes… et maintenant on enchaîne les concerts, on voit tous ces gens qui aiment notre musique et avec qui on partage ça…

Que ce soit la pochette de l’album ou le clip de Oh Mandy, tout ce travail visuel semble très soigné. A quel point êtes vous impliqué dans l’élaboration artistique ?

— Nick : C’est très important pour nous. Certains de nos potes avec lesquels on a grandi sont très investis dans le milieu artistique. C’était donc naturel pour nous de les appeler à collaborer sur l’album. C’est Vanessa Lauria, la copine d’un mec qui a joué avec nous dans le groupe qui a travaillé sur la ligne artistique. Dans le futur, on pourrait faire ça nous-mêmes, mais je crois qu’on préfère vraiment travailler avec d’autres artistes. C’est un plus appréciable dans un groupe que de se retrouver impliqué dans ce domaine artistique, la photo, la video, les magazines, les journaux… C’est comme découvrir une nouvelle ville, c’est passionnant. On est pris en photos par différents types, on se retrouve à enregistrer des jingles pour les radios… On explore pleins de media grâce à la musique. Il faut prendre ça comme un jeu.

Y a t il un autre single prévu après Oh Mandy ?

— Nick : Tout dépend du public. On verra bien.



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