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Alors, voilà, imaginez que vous êtes allongé sur le sable blanc d’une plage déserte baignée de soleil, l’océan d’un bleu turquoise vous lèche les pieds et tout n’est que calme, luxe et volupté …. Et là, vous vous dîtes " Le bruit des vagues : c’est chiant, tiens, je vais m’écouter le dernier opus des amis du Fly pan am vu qu’ils viennent de remettre ça sur le label Constellation ". Et là, grave erreur, dés les premières notes, vous êtes transporté illico à quelques milliers de kilomètres de là sur une plage de galets aux angles tranchants, baignée par une mer glaciale refoulant les poubelles de la zone portuaire. Bon, je caricature, mais il est vrai que les compagnons de chambrée de GYBE et du Silver Mount Zion ne font vraiment pas dans la dentelle sur l’album " n’écoutez pas ", successeur d’un convainquant " ceux qui inventent n’ont jamais vécu (?) " paru en 2002. Dés la première écoute, l’album se caractérise par la dureté de la production et la rage des instruments mis à contribution : la basse entêtante et répétitive, les guitares abrasives, les samples rugueux, les voix, rarement chantées, souvent hurlées, jamais vraiment audibles qui se perdent au milieu des instruments. L’ajout de quelques boucles électro minimalistes contribuent à former une musique tendue, remplissant tous les espaces. Les morceaux de Fly Pan Am sont à géométrie variable, arc-boutés autour de quelques samples urbains (Buvez Nos Larmes De Metal) ou s’étalant sur de longues plages de plus de 10 minutes, largement déstructurés, tels que Tres Tres "Retro" et Autant Zig-Zag avec son final qui prend le morceau à 180 °. Pas A Pas Step Until fait lui la part belle aux guitares débridées avec un final qui se termine sur un mur de son dans la plus pure tradition New Yorkaise. Au milieu de ce bruit blanc, les morceaux tels que Vos Reves Revers et Ce Sale Desir Efile Qui Sortant De Ma Bouche prennent de la hauteur pour proposer un climat presque apaisant qui contraste plus avec les autres morceaux du disque Là ou d’autres groupes de Constellation alternent silences et montées en puissance des mélodies pour mieux étourdir l’auditeur, Fly pan am privilégie l’urgence et ne laisse aucune place aux instants de calme, et il est vrai qu’au bout du compte, la tension qui tient tout l’album le rend difficile à écouter d’une seule traite. Au final, Fly pan am nous délivre un nouveau disque sans concession, qui ne peut (veut ?) pas plaire à tout le monde et c’est sans doute cela qui le rend indispensable dans ma discothèque.




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