On a pu avec grand plaisir goûter Fool Moon sur le volume 62 de nos compilations, paru il y a quelques jours, il est temps désormais de s’attaquer au troisième album de Hoboken Division, publié par le label messin Les Disques de la Face Cachée, maison mère des fabuleux Le Singe Blanc. Sept ans après The Mesmerizing Mix Up Of The Diligent John Henry, le quatuor nancéien nourri de rock garage, de blues, de kraut et de post-punk, nous offre un Psycholove incandescent qui, en onze titres – dont une reprise bienvenue du Discipline des mancuniens de Gods Gift, révérés (entre autres) par Mark E. Smith – à la fièvre néanmoins mélodique, évoque tout autant les Yeah Yeah Yeahs que The Dead Weather, avec parfois une petite touche groovy, comme sur un Lover’s Limbo aux accents madchester. Plus loin, l’addictive ballade mutante LEGION et son orgue répétitif, de sa mélancolie grinçante rappelle certains contre-pieds du Blood Pressure de The Kills, une manière pour Marie (chant), Matthieu (guitare), Clément (claviers) et Thibault (batterie) de faire un pas de côté et nous suggérer que les lignes droites, c’est pas leur truc. Pour s’en convaincre, la lente montée de Never Stand Still, portée par des guitares arpégées, une scansion en retenue et un vrai travail sur la réverbération – qui chez Hoboken Division devient un instrument à part entière – jamais n’aura de climax. Frustrant mais terriblement efficace. L’éclat, on le garde pour plus tard et un Fool Moon de haute volée, tendu à souhait, bâti sur une rythmique binaire et des riffs tournoyants. Le pas de côté, again : Home nous propulse dans une sorte de cabaret country gothique, tandis que le surprenant Jackie, chanté en français (yéyés psychédéliques ?), dresse un espiègle constat sur la vacuité de l’existence : jusqu’à l’envoûtant Blue, qui avec brio conclut Psycholove, les aventureux Hoboken Division pleinement retiennent notre attention charmée. Release party programmée à la Boule Noire en mai prochain, hâte d’écouter ça en live !!!