> Critiques > La Clipothéque



Depuis des années, outre ses poèmes malicieux / touchants et ses photographies organiques, Sylvain Fesson régale l’Internet de ses chroniques littéraires et cinématographiques rédigées d’une prose vivace et décomplexée, que l’on déguste en sirotant un café tiède ou un trajet dans le métropolitain. Notre homme a un avis ferme, certes nuancé et drôlatique, sur absolument tout et fait preuve d’une dérision contagieuse, à base de rimes fracassées et d’analogies from the crypt. Touche-à-tout, il est également musicien, et se met en scène, corps en cours de gestes banals, de gestes banals que font les corps banals, évidemment pas le corps de Vin Diesel, mais on s’en fout des corps qui existent trop peu, la fausse force destinée à faire phantasmer les enfants ou les demeurés. Sous nos yeux amusés, voici une vidéo psychédélique tirée de son troisième album - Origami -, nimbée de guitares électriques au bord de l’asphyxie, d’une basse ronde à la Madchester et d’arrangements exotiques, chœurs barrés de Celinn Wadier à l’appui : Parfois est une ode à l’imperfection et à la routine meurtrière, dont par hasard nous sortons indemnes, et moi ludiquement de clore cette alambiquée chronique, à la manière de notre cher Sylvain.

En te voyant ramper

Le dos nu

Le dos nu

Sans un poil de dos

De dos sur ton dos nu

Je me suis rappelé

Que si je devais

Ramper

Le dos nu

Je me raserais

Les poils du dos

Sauf

Sauf que

Mes bras ne sont pas assez longs

Et que je suis seul

Et qu’il est

Hors de question

Que je demande

A mes enfants

De raser mon dos nu

Et comme les filles

Me fuient

Et que je les fuis tout autant

Bah je me trimballe

Un dos avec des poils




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.