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Si prolixe lorsqu’il s’agit d’ausculter le néant, Internet est avare en informations sur Édouard Lebrun aka Odyssée, ancien batteur du groupe de synthwave Jean Jean, dont le premier album solo, Arid Fields, est publié par Autoscopy Records, le label qu’il a monté avec Pierre-Marie Wudarski : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Enregistré en Californie, dans le parc national de Joshua Tree, à l’aide d’un synthétiseur modulaire auto-alimenté conçu pour l’occasion, Arid Fields n’est en rien la session de field recording d’un amoureux du silence , même si l’on entend les meilleurs amis des campeurs vibrer sur Les Grillons de Maintenant : l’électro ambient vaporeuse d’Odyssée, dont les nappes languides et les arpèges bleu nuit harmonieusement s’empilent et s’entremêlent, n’exclue pas les poussées de fièvre (Erode) que l’on peut ressentir face au vide empli d’une vie que l’on ne sait plus vivre, la mémoire des tensions urbaines, des caves de Berlin aux rooftops de Chicago (Unknown Item), alternatives de béton aux cieux solitaires sous lesquels les douze titres de cette œuvre hautement mélancolique furent composés, et encore moins le post-rock, registre qui sied tant aux terres désolées (Cold Hands). Entre chien et loup, à la manière des cartographes d’une époque révolue, Arid Fields recense les pérégrinations émotionnelles de son auteur et nous offre un panorama saisissant, exonéré des battements de cœur trafiqués qui servent de boussole à un monde ayant oublié que les odyssées sont avant toutes choses, et ce n’est pas Joseph Conrad qui me contredira, intérieures.




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