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Après la réédition au printemps dernier de Whistleblower, initialement paru en 2007, le label berlinois Keplar (Arovane, Donnacha Costello, Marsen Jules) continue d’explorer l’œuvre du compositeur Sasu Ripatti, alias Vladislav Delay, avec cette fois un album publié en 2000 chez Mille Plateaux, remastérisé pour l’occasion sous la forme d’un double vinyle, dont la nouvelle (et lumineuse) pochette, conçue par Marc Hohmann, ne présage en rien la plongée en eaux profondes qui s’ensuivra : en quatre longues plages instrumentales et deux intermèdes, néanmoins forts d’un gros travail effectué sur les fréquences basses, Entain s’éloigne du dancefloor pour aborder les rives d’un dub électronique minimaliste et oppressant, dont les pulsions rythmiques reposeraient plus sur des motifs répétitifs, de l’écho et des ricochets que sur un beat à proprement parler. Si l’ensemble est atmosphérique, point d’envolées ni d’effets de manche mélancoliques, on plane à hauteur de plafond (en béton) dans un club en sous-sol, au petit matin, quand tout est vide et que de la soirée écoulée ne restent que bribes d’effusions manquées et sensations en passe de disparaître. Du dub comme queue de comète de la fièvre électronique. En ce sens, Entain se vit comme un embaumement, celui d’une nuit qui s’achève, de sons qui s’éteignent en portes que l’on referme : l’air de rien, le Finlandais Vladislav Delay distille en nous son spleen, qui ne s’achèvera - comme le laisse entendre la dernière plage sonore - qu’une fois les lieux quittés et le foyer retrouvé, concluant malicieusement le tout par un léger rire amusé.




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