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Après le trio au sein de Mustang, le duo avec Jo Wedin, Jean Felzine saute dans le grand bain (acidifié) de la carrière solo. Après la société au sens large, le couple au sens tragique, il décrypte ou désosse l’homme contemporain, dans un disque au milieu duquel il ne nous sera pas rare de croiser quelques notes autobiographiques.

Plus introspectif il prend bien soin de gratter au plus profond, de s’arracher les métastases avec les dents, même les plus difficiles à assumer, mais dans un salon chic recouvert de velours.

Si le son n’est pas sans nous rappeler la froideur cheap de certaines productions des 80’s, c’est en ayant pris soin de mettre les cordes en quarantaine au profit des touches, un reset douloureux (Chord Memory) pour au final une station du plaisir.

Maniant l’ironie, quitte a ce qu’elle pique son orgueil (Ma Gloire) Jean continue son travail sur la chanson française parfaite, n’hésitant pas à utiliser le cadre d’une chanson répondant à la transmission orale, racontant ici l’histoire d’un gars de Paris (Dans la Rue), en piochant dans les plaisirs du français. C’est avec « Je Tire à Blanc » que la confession intime se fait chemin de croix, mais exécuté sous la caméra de Damien Chazelle (« je suis le dernier des Felzine »). Comme une respiration, « Je vis quand même », le duo avec Jo Wedin est une chanson des grands espaces sur l’art convenu de l’acceptation de la déception. L’art absolu de jean de mettre du souffle dans des chansons qui parlent des vies en suffocation, prenant même l’amour comme une bouteille d’oxygène.

Après ce qui pourrait s’apparenter à une première partie, le disque entre dans un triptyque autour des nouvelles technologies et du jeu.

Entre « Doudou » « Ordi dis moi » et le flippant « Fanfiction », la nostalgie qui ravira les geek et laissera froid les autres, même si derrière tout cela se cache la lame de fond du temps qui passe délégant tout à la technologie, comme une globalisation suicidaire mais assumé. Sur ce triptyque, il incorpore un orchestre imaginaire, composé des sonorités des consoles, comme si la nostalgie s’immisçait dans tout.

Mais comment finir, après ce constat d’échec de la vie, de son impossibilité de répondre à ses attentes passées ? Jean a l’idée de génie de convoquer Roy Orbison, pour l’un (le ?) des chefs-d’œuvre écrit par Bono et The Edge (Cette femme est un Mystère). Aussi risqué que casse-gueule, Jean franchit l’obstacle avec maestria, rappelant le « Bad Shave » de Baby Bird dans le traitement.

Moment d’émotion après ce règlement de compte personnel en règle, car il y a une aptitude chez jean Felzine à se compliquer le chemin (la pochette en est la preuve.) qui n’est pas sans rappeler le suicide médiatique de Murat. Vilain petit canard qui s’en amuse, Jean Felzine fait vibrer la corde (touche ?) sensible, et rafle la mise, montrant que si l’union fait la force, la désunion fait le charme. Corde trés sensible.




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