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Le premier album de Suzy LeVoid alias Miët, publié en 2019 (« Stumbling, Climbing, Nesting ») avait fait forte impression à ADA. Dès l’ouverture de son nouvel opus, « Ausländer », on part sur des bases (très) élevées : avec « Ones », la bassiste nantaise, échappée de MellaNoisEscape, éclate tout sur son passage et nous offre une grandiose catharsis électro prog noise, sur fond de vocalises voilées hantées, au final bruitiste à souhait. L’ambitieux « Did We Ever » nous donne une idée de ce que que pourrait être une Agnès Obel gothique, l’exigence étant ce point commun qui relie Miët à d’illustres thuriféraires du rock, The Slits (girl band à l’immédiateté non réfléchie), Radiohead (finesse mélodique) et Barbara Lehnhoff (noirceur synthétique punk). Crève-cœur que ce « The Path » déchirant, parfaitement chanté fêlé et hanté par une basse aussi belle que celles entendues sur « The Last of Us » : Suzy LeVoid vous agrippe de partout, des pieds (« Always That Same Painting ») aux tripes (« UNBEKNOWNST »). L’« Ausländer », en allemand, c’est l’étranger, à la base un terme du 14ème siècle décrivant quelqu’un qui n’est pas de votre quartier : l’altérité ne dépassait pas quelques rues et encore moins les villages alentours, pas besoin d’aller très loin pour devenir un autre, dont la qualité d’autre n’était pas une qualité. Sauf qu’avec ce nouvel album de Miët, nous voilà munis d’un passe tout terrain nous permettant de voyager entre les époques et les genres, en toute impunité, uniquement dédiés au talent d’une musicienne en pleine possession de son art.




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