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Si le lien qui nous unit à Pierre Walter remonte à l’inusable It Will Shine de Loyola paru en 2005 puis sa participation au projet Original Folks aux côtés de Jacques Speyser qui signe ici l’artwork inspiré et contemplatif de cette nouvelle sortie du label Herzfeld, c’est bien seul qu’il opère au sein du projet Hicks & Figuri que nous avions découvert en 2019.

Dès les premiers morceaux The Blues et le révérencieux Leonard, la voix ample et apaisante de Pierre Walter nous enveloppe sur une simple boucle de guitare et quelques notes de synthés en suspension, motif récurrents qui viendra légèrement s’intensifier, aidé par moment par une boite à rythme minimale, par la suite.

Le disque décolle ainsi vers des horizons plus lointains du côté des grands espaces américains de San Diego, aux rocheuses intimes et le labyrinthe de l’absence que Mountain Loop évoque en passant par le Wyoming avec Heaven’s Gate dont la subtile évocation d’espoirs mis à mal par une fragilité intime n’aurait probablement pas déplu à Michael Cimino. Il transparait au fil des écoutes du disque, une forme de mélancolie tout en pudeur digne des plus grands crooner américains désabusés qui atteint des sommets sur le sublime enchainement Fantastic Four, S.P.R.B. et The Believers.

Cette façon, tout en retenue, de se livrer et de toucher avec une apparente simplicité pourrait se rapprocher dans l’esprit de la culture japonaise que le titre évoque. Lien vers le pays du soleil levant avec lequel il possible de tirer une certaine analogie avec les compositions de Hicks & Figuri. A la manière dont le Japon au fil de son histoire est parvenu à intégrer des cultures multiples sans qu’aucune n’efface celle qui la précédait offrant une identité unique presque irréelle, la musique de Pierre Walter tient peut-être sa singularité à cela.

Des racines du blues le plus pur aux boucles synthétiques, tout se combine pour toucher à l’essentiel, l’émotion brute telle une estampe sonore pudique dont la parfaite incarnation serait le bouleversant In Psychiatric Hospitals dont la boucle finale émeut aux larmes au moment où revient en tête la réplique du Heaven’s Gate de Cimino : What one loves about life are the things that fade…alors oui, on aime ce disque.

L’avantage avec Sayonara Muchacho ! , c’est que pour contrer ce sentiment d’effacement, de perte et de fuite en avant, il suffit de refermer les yeux et d’appuyer de nouveau sur play.

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