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Mauvaise semaine pour le phacochère « groeningien » de la droite extrême. C’est un jeune sénégalais, isarien de résidence, qui remporte le Goncourt 2021 et c’est à une Américaine installée dans l’Aveyron que nous devons le disque le plus lumineusement beau de la semaine. C’est loin de son Chicago natal, qu’AM Higgins a conçu ce disque qui fait autant la part belle au chant, qu’a la quête de la mélodie parfaite, le tout avec une production subtilement joueuse avec notre curiosité (des vignettes semblent apparaître et donner des pistes à suivre comme sur « All the Stars are Out » ). Baignant dans un des versants de ce grand lac qu’est le folk, elle puise dans celui des minerais qui donneront à ces morceaux classiques une orientation nouvelle (Anchors), sans jamais tourner le dos à la tradition. Fatalement mélancolique (comme pourrait en être autrement avec cette voix qui parfois se déchire sous nos oreilles comme pouvait le faire Beth Gibbons) elle utilise tout ce qui peu l’éloigner de l’atonie créatrice, préférant à l’instar d’artistes comme Tori Amos (surclassée ici avec « O Crystal » ), Cat Power (quand elle évite autotunes), s’immerger totalement afin de contrôler son souffle, mais surtout pas les effets. Il en résulte huit titres qui se marient parfaitement avec cette période des brumes légères et du soleil sans chaleur (la chaleur nous arrivera grâce à des envolées comme celles de « A Night Prayer for Apathy » et ses accents oldhamien) mais aux lumières que nous souhaitons divines. Une France, définitivement, terre d’accueil de talents aux aspérités et aux complexités enrichissantes, ou enivrantes comme ici avec le très bien nommé « Hymning ». Mélancolie et richesse infinie.




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