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On va finir par le remercier ce satané virus. Non pas de laisser libre cours à la paranoïa dans laquelle une frange non-négligeable de nos contemporains est tombée (et si l’art principalement cinématographique était la tourbe nourrissante de ces pensées grégaires ?). Pas non plus de voir fleurir des œuvres à l’odeur nauséabonde dans les laboratoires au frigo plein d’œufs pourris.

Merci de voir des musiciens ressurgir, figés qu’ils étaient pendant ce confinement hollywoodien. Peter Piek, sa voix dans la tessiture Johnstonienne, mais au ton et au chant juste, ses chansons sensibles et sa musique aux enluminures artisanales dans le sens le plus beau du terme. Composé de nouvelles compositions et d’anciennes réinterprétées le temps du blackout total, ce disque est dédicacé à la rivière Zschopau qui longe sa maison du côté de Leipzig, ancienne ville historique de l’Allemagne de L’Est. Il y a chez Peter Piek la même sensibilité que nous pouvions trouver chez Sarah Records. Si le disque est majoritairement sous la forme guitare, voix, des morceaux comme « Human » nous emmènent ailleurs, donnant toute sa profondeur au mot émotion. Dans l’esprit des morceaux des plus roots de « One Foot In the Grave » Peter Piek serait plus le musicien des villes là où Beck avait cette posture involontaire du musicien des champs (hirsute les champs). Les cinq relectures et les cinq nouveautés sont calées subtilement entre une introduction et un interlude, mais rien ne viendra contrarier la luminosité et la mélancolie presque joyeuse, d’un auteur-compositeur interprète trop rare. Peter Piek ou la subtilité irradiante, la peau effleurée, un fleuve immortel.




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