Non, ce n’est pas une histoire belge, même si j’ai fait croire à mon entourage que l’album s’ouvrait sur une ode à Bernard Guetta l’ancien agent double de la République en Marche au sein de la rédaction de France Inter, et accessoirement frère du musicien auriculaire de la techno franchouillarde (Bannerghatta). Mais la vie de Mr Diagonal est à elle seule une sacré histoire, qui pourrait faire passer un épisode de San Antonio pour une aimable histoire plate ou un livre de Marc Levy sous prozac. Multipliant les expériences voulues ou forcées, déambulant autour du (de son) monde, leader d’un groupe et d’un mouvement musical aux traces incertaines, électron libre dans sa tête et dans son art, Mr Diagonal plus connu à l’état-civil sous le nom de Dan Barbenel, a certainement trouvé son pseudo en visionnant les derniers détails de la courbe qu’il construit sur un papier millimétré à l’aide des prises journalières de la qualité de son humeur, de son état psychologique. Jamais linéaire, aussi sinusoïdale qu’un concurrent du Vendée Globe Challenge recherchant les couloirs venteux (ceux du « North Pacific » sont chauds et coupables de chavirage.). Alors on passe sans problème d’un « Indian Ocean » véritable masterpiece à « Hyoryu No Tegami », sorte de Flaming Lips à la démesure subtilement maîtrisé au « 21st Century Cats » chanson des Aristochats revisité pour un cabaret au bord d’une falaise attaquée par le ressac de l’océan.

Pas Katerine pour son VIP (Serendipity House) ni Antoine sur son Atol pour ses chemises, Mr Diagonal dépasse les standards de la pop actuelle, livrant une véritable libération, un voyage intérieur, avec cette brisure au coin des lèvres une théâtralité étonnante (Red Lighthouse), une bouteille contre l’amer pour cultiver un trésor qui ne restera pas longtemps secret (allez voir sur bandcamp vous pourrez vous procurer le disque en bouteille !!!). S’il faut casser sa machine à laver et coupler l’acte à un pass sanitaire pour le voir en concert, nous le ferons, mais là encore Mr Diagonal ne sera probablement pas là où nous l’attendions, sur un tropique entre deux estaminets, au bord d’une plage face à un frigidaire ou tout, bonnement pédalant sur l’anneau qui semble l’entourer. Quand la pop se fait sérieusement étoiler. La grande histoire.