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Cet animal qui aura fait, malheureusement, la fortune de certains cirques ou zoo sans éthique, est aussi celui dont l’image est souvent utilisée par les musiciens, cherchant ce qui se cache derrière cette relative monstruosité, cette douceur et cette mélancolie évidente, que le regard peine à cacher, même quand le barrissement bravache tente de détourner l’attention. Pour son premier album, Rom Castéra a choisi Éléphant certainement pour toutes ces raisons, mais aussi pour tenter de tordre une bonne fois pour toute le cou à cette expression du plantigrade dans un magasin de porcelaine. Soignant ses morceaux avec la patience et la maîtrise d’un céramiste, Rom Castéra y ajoute des composants divers, allant du blues au rap (l’ambiance de certains morceaux n’est pas sans nous rappeler excellent premier album des Fun Lovin’ Criminals) sous une forte coloration électro. Si l’ombre de la voix fêlée et brisée de Tom Waits est le liseré évident qui sera apposé sur la céramique la tête tournant tel un futur astronaute dans une centrifugeuse, Rom Castéra signera au dos de chacune des œuvres, non pas d’un coup de patte puissante, mais avec la fragilité et la retenue de l’auteur qui s’efface derrière son travail. Entouré de chœur féminin qui a l’instar de chez Leonard Cohen ne sont pas qu’un atout charme, mais surtout un trait de lumière sur ce timbre cousin de Robbie Robertson, un guide supplémentaire pour cet animal quand il décide volontairement d’occuper les devants de la scène. Rom Castéra, your Friend.




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