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Un troisième Ropoporose qui risque d’en déconcerter plus d’un car il s’agit d’un album… instrumental… inspiré par le premier film de John Carpenter, Dark Star. Mais pour Romain et Pauline, l’enjeu est noble : briser la routine pop, se mettre en danger, se surprendre en se faisant plaisir. De ce point de vue, Dark Star est un peu le Virgin Suicides de Ropoporose, c’est-à-dire, à l’instar hier de Dunckel et Godin pour Sofia Coppola : profiter d’une commande (issue du festival du cinéma Travelling de Rennes qui demanda au groupe d’imaginer une B.O sur le film de son choix) afin de travailler en douceur, sans pression, de nouveaux motifs musicaux, diverses pistes à explorer sur le long terme.

Le film Dark Star, en 75, ne ressemblait en rien aux Carpenter qui allaient suivre. Si la thématique du cloisonnement et de l’abstraction maléfique y était déjà présente, l’ouvrage (d’étudiant) se nimbait d’un humour noir issu de son coscénariste Dan O’ Banon (ensuite auteur d’Alien et de Total Recall). De cette légèreté, Ropoporose s’en moque. La vision de Dark Star par Pauline et Romain s’affirme assez noire, parfois tendue. Pas question de souligner le burlesque du film. Inversement, et c’est tant mieux, le groupe s’intéresse aux aspects angoissants de l’œuvre : perdition dans l’espace, rapport à l’inconnu, solitude humaine…

Ropoporose ne renie jamais Carpenter puisque leur Dark Star incorpore boites à rythmes et orgues, d’où parfois une atmosphère répétitive, synthétique, lancinante, que ne renierait guère le cinéaste de Prince of Darkness. Mais cet aspect carpenterien, finalement krautrock, se trouve ici malmené par des guitares très Sonic Youth. Le rock démange Ropoporose, il s’incruste et domine les machines, car trop vital et sincère pour que cette famille pop-punk choisisse de l’évincer. La jouvence éternelle de Pauline et Romain se trouve ici. La nôtre idem.




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