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  • 29 juin 2018 /
    Tinals 2018
    “Jour 3 - Dimanche 3 juin”

    rédigé par FLK & PAR
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Dernier jour de festival et on compte bien en profiter un maximum. On se met en jambes en s’abreuvant à un des nombreux bars disséminés sur le site tout en dégustant une pâtisserie du stand proche du patio dont on recommande tout particulièrement le financier pistache-framboise et le cheesecake plus que savoureux.

C’est à grand coup de bonnes vibrations que nous sommes accueillis par les australiens de Rolling Blackouts Coastal Fever (nom qu’on ne parvient pas à retenir même avec toute la bonne volonté possible). Ils ont investis la scène Flamingo avec leur indie power pop, efficace à souhait, entrelacs de guitares à la sauce australienne en mode majeur, du tout bon pour débuter la journée.

Nous poursuivons par la pop électro de Park Hotel dont le guitariste a malheureusement raté l’avion à Londres mais qui devrait arriver juste à l’heure pour leur prochain set (dans le patio) en début de soirée. C’est donc en version réduite (mais à 4 tout de même) que nous découvrons ce groupe dont la pop disco est légère et dansante, à l’image des musiciens très smarts sur scène.

Le TINALS a ceci de bien que partout où on regarde, on trouve des choses à voir et à faire : ici des stands de disquaires (les très cools Vicious Circle Toulouse, Trou Noir disques), là un vaudou pratiquant baptêmes, mariages, exorcismes et rituels en tout genre (environ), plus loin des jeux pour petits et grands, des ateliers dont le désormais célèbre couronnes de fleurs, atelier de fabrication de fleurs en soie, un truc étrange où on fait du son en trempant les doigts dans de l’eau (Héhé), etc. Bref, du fun pour tout le monde.

L’un de nos reporters, perdu sur le site (qui n’est pourtant pas si grand) se retrouve tout à coup devant les Lullies qui jouent à cent à l’heure et ce n’est pas une mince affaire que de garder le public attentif quand un autre groupe se produit sur la grande scène en même temps. Leur punk est plus rapide qu’énervé et agrémenté de solos de guitares.

Et donc ce sont bien les Deerhunter qui sont sur la scène Flamingo, avec un chanteur pince sans rire et blagueur qui dédicace chaque chanson à d’illustres inconnus (pour nous tout du moins) et qui cherche à jouer plus fort que les Lullies que l’on entend au loin entre les morceaux. Leur indie-rock alterne entre des passages shoegaze planants et d’autres plus énervés. On ne rentre pas complètement dans leur set, le fait de ne pas connaître les morceaux ne joue pas en notre faveur, dommage car à l’écoute des albums, l’univers musical de ce groupe est riche et passionnant. Une prochaine fois.

Quelques instants passés dans la grande salle nous permettent de nous plonger dans l’univers slowcore et feutré de Cigarettes After Sex qui jouent dans une quasi obscurité propice aux rapprochements des corps, le chant suave et susurré du chanteur Greg Gonzalez sert les mélodies douce-amères du quatuor qu’on distingue à peine (mais ils sont sûrement très beaux…).

À l’heure de se restaurer, on choisit l’un des nombreux foodtrucks de plutôt bonne qualité (parfois un peu chers, faut avouer) avec une file d’attente raisonnable aux heures de pointes.

Rassasiés, nous prenons le chemin de la scène Flamingo où se pressent déjà les fans. Mais de qui ? N’ayant jamais encore eu l’occasion de les voir, et tout comme lesdits fans, nous ne voulions pas rater The Breeders, qui il faut le souligner, n’est pas le groupe d’un seul album, aussi illustre soit-il. C’est une Kim Deal très détendue, donnant l’air ravie d’être là qui arrive sur scène accompagnée de sa sœur Kelley (elle aussi très souriante), de Josephine Wiggs impassible derrière ses lunettes, et de Jim McPherson derrière ses fûts. Du côté de la setlist, on a droit a une majorité de titres de Last Splash dont les classiques (New year, No Aloha, Cannonball…), à quelques morceaux de l’excellent dernier album All Nerve, sans oublier "Glorious" de Pod (rhaaa lovely), "Off you" de Title TK, et la belle surprise de "Gigantic", titre originellement paru sur Surfer Rosa des Pixies. Durant tout le set, les sœurs se charrient, l’ambiance est loin d’un set millimétré à la Beck, et ça fait du bien ! Comme le disent les Dandy Warhols, le "Cool as Kim Deal" est vérifié une nouvelle fois.

Pas le temps de souffler qu’on trace vers la grande salle pour Idles, la sensation rock-noise du moment venu d’Angleterre. Et on est cueilli par leur prestation de fou : entre le guitariste torse-nu qui danse, déambule sur scène et sur le public, le chanteur qui s’auto crache dessus (oui, c’est possible !) tout en invectivant la foule, le second guitariste qui danse avec sa guitare, le bassiste colosse barbu hurlant dans son micro, le batteur qui défonce ses fûts, ils ne nous laissent aucun répit ! À un moment, les 2 guitaristes disparaissent du plateau et surfent alors sur le public tout en continuant de jouer… Tout ça donne une sorte de happening noise foutraque et la claque mémorable de cette édition.

Le déjà dernier concert de la journée (et du festival) voit Dead Cross prendre possession de la scène Flamingo et des oreilles des spectateurs, pas forcément prévenus de la déflagration sonore qui déferle alors. Qu’attendre d’un groupe qui regroupe notamment Mike Patton au chant et Dave Lombardo à la guitare ? Rien de bien calme assurément. Faut avouer que le côté très grindcore du début du set à de quoi faire fuir les fans de pop. Batterie à double grosse caisse, tempo hallucinant, basse hyper saturée et guitare tranchante, surplombé par un Mike Patton à la voix hurlée. Le set intense et court laisse quelques instants de répit où la mélodie pointe, où le tempo se ralentit, où le chant se pose… pour repartir à l’assaut dans un final aussi brutal que rapide. Une façon de rappeler que ce festival sait varier les plaisirs et conjuguer les styles sans complexe.

En guise de bilan, le festival affiche une vitesse de croisière en terme de fréquentation avec environ 16000 personnes sur les 3 jours comme les 2 précédentes années. Une attention toute particulière est portée sur la proximité du public (taille et hauteur des scènes, notamment), sur la programmation permettant de belles découvertes aux côtés de groupes affirmés et/ou mythiques, et bien entendu sur la bonne humeur communicative bien présente encore cette fois. On notera également l’implication des équipes de Paloma et Come On People (qui co-organise le TINALS) dans les ateliers, les blind tests, etc.

Au final sur ces 3 jours, on retiendra plus particulièrement les belles prestations de Moaning, Sparks, John Maus, Ecca Vandal, The Breeders, Idles et Dead Cross. C’était beau, c’était chaud, et l’amour coulait à flots !

Album photo complet by FLK : https://flic.kr/s/aHskA4ZPTH




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