> Critiques


  • 15 décembre 2014 /
    La Rédaction
    “Mon Bilan 2014”

    rédigé par gdo
      notez cet album


1 Michel Cloup Duo - Minuit dans tes bras

« Pour Noël, vous pouvez offrir du parfum à votre belle-mère, un livre sur le football à votre grand-père, des chaussettes rose à votre nièce. Et pour vous, le nouvel album de Michel Cloup duo, c’est-à-dire l’ex-Diabologum (entre autres) Michel Cloup accompagné du batteur Patrice Cartier (qui a collaboré avec Michel Cloup au sein d’Expérience et de Binary Audio Misfits), Minuit dans tes Bras. La sortie est prévue le 27 janvier mais vous pouvez dès le 16 décembre sur le site du label. Et si on insiste avec la finesse d’un hippopotame dans l’atelier de faïencerie du père Noël, c’est parce que, comme son prédécesseur, Notre Silence, paru en 2011…. »

2 La Féline - Adieu l’enfance

"La nuit, une ville, la nuit. Une cité aux contours argentés. Une métropole nappée de brume, entre chien et loup. Dans ses rues dénudées, une chorégraphie fantasmatique d’ombres, de lumières, de jeux de reflets dans des miroirs fêlés, un ballet gothique où des dandys stylés et ombrageux baladent leur regard clair obscur sur des passants perdus dans leurs pensées passées. Ils croisent des parents en équilibre sur une ligne d’horizon dessinée à l’encre de chine, un roi agenouillé à la recherche de son empire envolé, des enfants qui se regardent vieillir le cœur vacillant sur le tranchant de la lame de leurs souvenirs. Des félins apaisés attendent leur heure, tapis dans l’ombre…"

3 Aetherlone - s/t

« La bio est brève, directe, un rien provocante, elle se limite à ces quelques mots « Mark Hollis with Nick Cave’s balls. ». Plus pour épaissir le mystère, garder les questions pour mieux jouer avec les réponses, Aetherlone ne nous donne rien, enfin devrais je dire qu’ils nous donnent tout via cette musique. En vieux brisquard de la chronique musicale, et principalement de la musique souterraine d ‘ici, les uppercuts ne sont pas si légion que cela, ceux qui vous poussent à continuer, ceux qui sauront marquer de leurs empreintes votre petite… »

4 Matthieu Malon - Peut-être un jour & Une dernière chance

"Depuis que je participe à l’aventure A Découvrir Absolument, j’ai parfois voulu vous proposer des chroniques un peu différentes du format auquel je vous habitue en général, ce que j’appelle une chronique à plusieurs mains... D’autres artistes qui viennent parler de l’album, de l’autre, de l’humain derrière sa musique... Car pour moi, ces albums sont des événements et doivent être fêtés, que dis-je, célébrés comme des événements, que cela soit Orso Jesenska et "Un Courage Inutile" ou Bertrand Bestch et "La Nuit Nous Appartient". Avec ces chroniques à plusieurs mains, je marque d’une pierre blanche ma mémoire et j’espère un tout petit peu la votre

Alors quand chez ADA, nous avons appris…."

5 Singe Chromés - s/t

"Mais les chocs sont rares. Formidables, rudes, terribles, violents...Secousses des corps animés. On écoute “dans la nuit”, comme paralysé, tétanisé par des chansons coups de poing. “Des corps sur la plage”, des corps sur un lit, empalés par la découverte qui déroule à 200 kilomètres/heure. Musique forgée dans l’acier brut. Taillée, profilée pour l’infini et le culte total que l’on voue déjà à ce disque. Pour courir après ses rêves, ses cauchemars, ses ruptures. Pour risquer d’y voir malgré la charge noire absolue qui se dégage de “Singe Chromés”, une lumière, l’étincelle qui…"

6 Pain-Noir – Pain-Noir

"Ceci n’est pas une chronique.

Non. Quoi chroniquer d’ailleurs ? Pas encore d’album, « juste » ces trois chansons parues en mai 2013. Mais trois chansons d’une beauté à couper le souffle, de cette beauté pure qu’il est si difficile de décrire par des mots tant elle vous remue. Alors les chroniquer… On pourrait peut-être parler de St. Augustine, précédent projet de François-Régis Croisier, du passé donc, mais à quoi bon ? Pas sûr que l’auteur ne soit particulièrement ravi que l’on revienne sur tout cela, les histoires d’avant, ou encore d’avant, ni même d’ailleurs sur ces trois chansons déjà vieilles de plus d’un an (une éternité au XXIème siècle) comme je suis en train de le faire. Se méfier des réactions…"

7 The Notwist « Close to The Glass »

"Il y a cette délicate pluie électronique, que l’on reçoit sur le visage. Une pluie froide, pourtant agréable, comme le souvenir doux-amer d’une longue promenade. Une pluie, comme un rideau de soie traversé par des rayons de soleil. Il y a des effets de guitare électrique, crasseux, parasites sonores pour recréer des souvenirs. Ce temps suspendu, fondu dans la plus grave des mélancolies. Une vie effeuillée, par couches électroniques, organiques... Année par année, jour après jour. Une vie atonale, aux modulations si nombreuses que l’on s’y perd. Un sublime « miroir du rétrograde »...Dans lequel on se mire, triste et distancié tour à tour. Ne jamais céder à la complaisance de sa situation…"

8 Liars - Mess

"Et l’homme inventa la machine. Conscient de sa situation de dominant il décida de boire des cocktails sur des plages ensoleillées, laissant la production à des esclaves ou à des machines, et laissa aux nouveaux chiens de garde le rôle de défenseur de cette position dominante. Et un jour la machine pris sa liberté, s’émancipa de l’homme, sans que celui ci eu conscience de cela, lui au cerveau baignant dans les Margarita ingurgitées. La machine réalisa certes le travail, mais c’était le sien, et l’homme lui soutiendra le contraire, face aux moutons bêlant endormis…"

9 Lufdbf - Drei & 4 & Pélieu

"Je me suis souvent demandé quelles sensations avaient pu envahir les premiers lecteurs des dynamiteurs de langage en tout genre. Comment le premier type qui est tombé sur les vers vénéneux d’un Artaud a-t-il pu tenir debout ? Celui qui a un jour découvert sur papier les obsessions d’un Lautréamont ou d’un Céline a-t-il senti le battement de son cœur s’accélérer dangereusement ? A-t-il eu l’impression d’avoir absorbé à son insu une drogue quelconque ? Qu’ont bien pu dire les premiers auditeurs à l’écoute attentive d’un texte composé en écriture automatique et asséné par une bande de surréalistes déchainés, ou de la déclamation d’un texte cut-up récité par un poète…"

10 Michniak « Echo »

"Echo : « Effet d’une onde acoustique qui parvient à un point donné, après réflexion, avec une intensité et un retard suffisants pour être perçue comme distincte de l’onde directe par un auditeur placé en ce point. »

Un titre d’album, comme un Programme, une feuille de route pour traverser ce 3° album de Arnaud Michniak après l’uppercut « Poing Perdu » en 2007 et le plus récent « Pour qui sonne le Tilt » sorti en 2012.

La première onde acoustique lancée est forte, violente…du verre brisé s’écrase… « Antigone Z » ouvre la voie sur des bases mécanique, lourde, industrielle. Ce son brut, direct, est une des parois sur lequel viendra régulièrement rebondir le disque notamment sur le viscéral « Cracovie Freestyle ».

Cette paroi, proche de l’univers de « Poing Perdu » est loin d’être la seule, l’effet de kaléidoscope sonore que la première écoute du disque procure est tout aussi saisissant que pérenne…"

11 Laetitia Shériff - Pandemonium, Solace & Stars

"S’est-on un jour inquiété pour la santé musicale de Laetitia Shériff ? Non, bien sûr. Depuis maintenant dix ans, l’auteur de « Codification » incarne notre première dame indie-rock ; comme une cousine avec qui nous partagerions une même discothèque intime. La confiance qu’inspire chaque nouvelle sortie de Laetitia Shériff tient peut-être à son constant besoin de brouiller les pistes sans ne jamais perdre en route le cercle de ses admirateurs. Aussi, qu’elle tente l’expérience de groupe (Trunks) ou s’investisse dans un ciné-concert (« Sa Majesté des Mouches »), Laetitia Shériff donne toujours la sensation d’une régénérescence lui permettant de revenir ensuite, avec sérénité, vers des disques limite autobiographiques, parfois à vif, autopsie sonore de l’actuel…"

12 Gem Club « In Roses »

"Tu entends parfois la nuit les horloges qui palpitent dans les murs de maison endormie ? Tu entends parfois le crissement de la pointe du crayon qui trace ces parallèles qui ne se rejoignent jamais ? Tu entends parfois, tu perçois parfois ce néant obsédant qui t’attend là tapi dans l’ombre ?

Il est des musiques qui vous sauvent de vous-mêmes, "In Roses", second album des américains Gem Club est de ceux là... Comment traduire les peurs , les doutes que l’on tait en notes graciles ?…"

13 Swans - To Be Kind

"Comment conserver une pertinence au 13eme album après plus de 30 ans de carrière quand en plus tout semble avoir été dit dans "The Seer", dernier album monolithe que nous continuons encore à décoder ? Comment conserver une sauvagerie ? Une inventivité ? Ne pas partir en roues libres ou faire du surplace…"

14 Jean Louis Murat et le Delano Orchestra - Babel

"En chemin, Murat a peut-être perdu un public qui gloussait d’émois face au romantisme boudeur de « Cheyenne Autumn » ; un public constitué d’admirateurs de Mylène Farmer, d’adolescentes 80’s rêvassant au prince charmant, d’apôtres de la variété française… Les autres, c’est-à-dire la frange indie-rock dans laquelle nous nous situions (par la force des choses), jamais n’abandonna Murat. Loin de là : quel musicien français, aujourd’hui, peut se targuer de posséder un sacré noyau de fans achetant, avec évidence, chacune de ses nouvelles livraisons (annuelles) ? « Il y a moi et les autres » fanfaronnait un jour Bergheaud, avec ce mélange de…"

15 I love You but I’ve Chosen Darkness « Dust »

"Il sort chez Secretly Canadian pour les Etats-Unis et c’est l’excellent label français Monopsone qui a la charge de la distribution de l’album pour le reste du monde : le nouvel LP de I Love You But I’Ve Chosen Darkness (ILYBICD) est la bonne nouvelle année de cette automne 2014. Il faudra attendre le 28 octobre pour espérer trouver des exemplaires chez votre disquaire : vendu à 500 exemplaires seulement, et il a été largement pré-commandé... Un conseil, donc : dépêchez-vous. Voilà huit ans que les Texans de ILYBICD…"

16 Fauve≠ - Vieux fréres partie 1

"Ninon, tu n’as que 4 ans, et là c’est presque dommage. Que dire de ton pauvre père qui lui à 43 ans et c’est tout à la fois dérangeant et complément frustrant pour lui, enfin pour moi, tu comprends. Déjà cet été je te soufflais le Blizzard, tu allais te laver les dents quand tu disais le gros mot de peur que tes dents deviennent noires, mais je comprenais pas trop le pourquoi du comment. Je t’ai aussi présenté Kané, une chouette type, une chouette chanson. Oh je ne disais pas que ton papa se couvrait de quolibet, mais parfois d’affirmer que l’on a raison en dépit du vent contraire cela entraine des malentendus. Depuis trois semaines je crève de mes 40 ans…"

17 Warpaint - Warpaint

"Je me souviens d’un jour de novembre 2010, lors d’une soirée (du festival des Inrocks, je crois) à l’Aéronef de Lille : je venais écouter Local Natives et Warpaint ouvrait la soirée. Je n’y avais pas, à l’époque, prêté une oreille assez attentive : le côté groupe de filles encensé par les journalistes m’agaçait, et j’avais eu l’impression de me faire avoir, de la manière qu’avec les Dum Dum Girls et Au Revoir Simone (je maintiens ma position sur ces deux groupes), bref, les demoiselles de Warpaint étaient victimes de mes préjugés. Et puis il y a eu ce concert de 2010, une…"

18 Eno Hyde - High Life

"Je ne suis pas un grand spécialiste d’Eno (d’ailleurs je ne suis spécialiste de rien). J’ai certains albums, je connais son travail de producteur, mais vous faire un long travail de décortication de sa production et de mettre ce dernier album face à cette masse est aussi impossible pour moi que pour un supporter de Manchester City de s’habiller en rouge, même le jour de Noël. Mais il y a deux choses qui m’ont toujours attirés chez le bonhomme dans les différents reportages que j’ai pu voir sur lui. Il y a son regard, ses yeux et son sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais ce visage m’a toujours attiré tant il respire quelque chose que je ne croise que rarement dans mon quotidien d’utilisateur des transports en commun. La difficulté était que je recherchais à retrouver…"

19 Cheveu - Bum

"On a coutume d’appeler la musique dite populaire de soupe, ou pour faire chic et un rien snob, de dire que cette musique est mainstream . Avec une condescendance qui n’a d’égal que la vacuité d’un discours lénifiant de la droite extrême qui rampe dans un média à sa botte, nous passons à côté d’un pan musical avec un snobisme qui ne fait qu’aggraver nos cas de replis sur nous même. Bon là j’ai perdu trois lecteurs et le quatrième s’est suicidé. Mais pourquoi mettons nous un mouchoir pudique sur des envies que nous aurions d’écouter de la pop très populaire, ces fameuses chansons qui rentrent dans vos têtes sans que vous n’ayez jamais eu la moindre velléité de mettre ce dit disque, cette chanson, celle ci vous arrivant via les radios périphériques diffusées..."

20 Damon Albarn - Everyday Robots

"Damon Albarn est dorénavant considéré comme une éminence de la musique, comme l’idéal point de ralliement entre la curiosité avant-gardiste (voire conceptuelle) et l’ouverture grand public. L’unanimité ne laisse planer aucun soupçon quant-à la crédibilité d’Albarn : l’ex Blur se range aujourd’hui aux côtés d’un Bowie (qui l’a adoubé) et d’un Brian Eno (qui collabore sur une chanson de « Everyday Robots »). Une reconnaissance plutôt tardive à l’échelle de la pléthorique discographie d’Albarn : il fallut effectivement attendre le pacifiste « Think Tank » (septième album de Blur !) – en 2003 – pour que l’écrasante majorité ne cesse de chipoter à propos de ce multi-instrumentiste (et parolier) d’exception. Rappel des attaques… Lorsque « Leisure » (le premier Blur) débarque en plein règne baggy, personne n’y croit : les uns accusent Albarn et ses camarades de…"

Mention spéciale (EP)

Baptiste W. Hamon – Quitter L’Enfance

"L’art c’est d’abord une rencontre. Une rencontre entre l’œil et le tableau, qui traverse la tactilité interdite de la sculpture. La rencontre entre l’oreille sensible et le vacillement de la voix tremblante. L’art c’est d’abord une rencontre, cet exact instant opportun, cette fusion certaine entre une émotion et une curiosité.

Cela faisait quelques mois que j’avais repéré…"

Alma Forrer – s/t

"Quand tout est frelaté, quand revient le temps des grandes peurs, quand tout nous effraie, quand tout nous agresse, quand à chacune de nos questions ne répond qu’un silence malhabile. Quand on fait rimer décadence avec rance, quand on craint le barbare à nos portes, l’étranger dans nos maisons. Quand on transforme le démodé en Vintage faussaire, quand les querelles intestines, quand les scènes de ménage, quand le linge sale se déballe en têtes de gondole, quand le bleu marine guette. De parade en parade,de chausse-trappe en piège, de trompe…"

Summer « Laura Gemser EP » et son « paranog3 » qui m’aura méticuleusement vrillé le corps et l’esprit….

"Il a eu Jean Pierre surfant, ou plutôt Leaud comme une longboard sur laquelle nous glissions sur la nouvelle vague. Son jeu, ses contretemps, ses possibilités de ne pas nous emmener là où nous voudrions aller. Il y a Summer. Summer est une vague, un hot spot sidérant dans le rock d’ici et même d’ailleurs. La puissance de ce rouleau compresseur nous aspire, heureux que nous sommes de nous voir tourner dans tous les sens, happé par ce chant si tranchant et tranché, ce phrasé comme une hache qui reprendrai son souffle sur la derrière syllabe pendant sa discussion avec un bourreau. Eclaireur…"

Noir Boy George - Messin plutôt que français

"La nausée ne vous a jamais pris en écoutant de la musique ? Alors, ne ratez pas Noir Boy George. Entre bébés congelés, villes macabres, cadavres d’enfants retrouvés mutilés, dealers défoncés, hymnes nationalistes messins (si), cancers, et autres horreurs, le chanteur de l’Est (ce terme lui va si bien, lui qui chante tellement faux) parcourt toutes les…"