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Il y a une drogue que l’on a tous pris, sous-cutanée ou a fleur de peau, on l’a pris comme une gifle presque méritée, une bonne bouffe à nous, gens de bien, personnages de bon goût. Un bon séisme momentané, chez certain chronique, pour défigurer nos petites vies, au moins une fois dans nos monotonies, une injection de Raw power, une pastille Stooge ou Ramones suivant le revendeur sonore, l’alcool Iggy (rhum Clash, bière Sex pistols et autres vodka Hagen... vin rouge Bijou). Après, nous sommes tous rentré plus ou moins au bercail, a nos petits temples Zen de sécurité routière de familles-allocs- élections une fois sur deux, en gardant le gout accroché au palais que certains Bashung et Noir désirs nous préservaient comme une nostalgie, que des Rita et des Manu acidifiaient sans bousculer les papilles. Nous sommes rentrés en ordre, en file indienne (les indiens aussi se sont décimés dans l’alcool), et avons appris à crier doucement, que dans nos cités grises, monsieur, il y a beaucoup de gens, et ils ont l’habitude de dormir diurne et nocturne, debout et abattus. Alors par où se piquer a la rébellion, où chercher désormais la drogue, comment déchirer et faire de ces nouveaux lambeaux des étendards a nos libertés ? Ecoutez Sandie Trash. Écoutez Sandie trash depuis votre naissance dans les 70 ’s débauchés jusque dans vos 20000000 assoiffés, résumés vos ardeurs, désemballés vos ingénues révoltes, lisez l’atlas historique de la légère "je-m’en-foutisme génération", replongez dans le vice, souriez, souriez sans crainte d’éveiller, écoutez Sandie Trash. Parce ce que dessine a la sanguine crue cette énergie enveloppée de femme, est la tempête que prie votre corps, l’animal qu’implorent vos fantaisies, la sueur que désire votre esprit et le simple plaisir du mot qui ne blesse pas mais fait saigner avec beaucoup de grâce. Ce n’est pas la cruelle révolte d’un berurier, ce n’est pas la nonchalante attaque d’une variété française qui caresse des billets, ce n’est ni l’incendie ni la braise, c’est le feu. Disons que Sandie Trash, c’est comme un combat de boxe sans règles, hirsute, ébouriffé, crade bien que élégamment vêtu, entre Gainsbourg et Gainsbarre, une dispute épicée, acide et intelligente que narre rageuse sur le ring une voix féminine pleine de sexe et de clarté, sauvage et culte. Dans le même style de revendication que "La piéta", autre femme gantée de boxe sur qui j’avais écrit sur cette web, mais avec ce plus de prendre du plaisir a bouger les meubles de place, Sandie est comme un filtre rouge d’acétate posé sur les rétines de ceux qui l’écoutent, chante et enchante dans un style où il est dur de charmer, et dépose des guerres quotidiennes a vos pieds, a vous de les fouler, de leur donner un coup de pied, ou de vous en barbouiller jusqu’a la convenance, au bien pensant. Et puis il y a cet effet naturel du fauve qu’on lâche dans l’arène, affamé de bons chrétiens, la beauté féline, certes (le serpent envoute avant de piquer, la lionne assoupis avant de bouffer, l’abeille meurt après s’être vengée), mais la canine vive, elle peut paraitre légère, la chanson, mais elle plombe les ailes, elle retourne les vestes, et fais bouillir les cervelets, il y a l’effet du fauve dans l’arène, la puissance, la chair, le concert, la buée de la foule qui l’excite et la porte plus loin qu’elle, Sandie est une bête de scène, et ses acolytes, des fanatiques qui ont compris cette religion du sang et de la sueur. Bien sur, Sandie est un personnage de fiction rock, une de ces étoiles de rock sex and drug qui ne survivent que par et dans le son, que par et dans les mots (attention, je connais peu de personnages de fictions capables d’engendrer un tel disque avec le surpoids des super femmes que sont les futures mères). Sandie & Cº est une de ces légendes urbaines de métal et pierre qui sont nécessaire pour éviter nos somnolences avec ce brin d’humour et ce brin de rage et cette sous-jacente délicatesse féminine de savoir blesser sans saigner, de savoir aimer sans caresser. Alors vous décrire ce nouveau disque de madame et sa cohorte, intitulé " Tu veux monter dans le wagon", naïvement vicieux, c’est mettre les deux pieds dans le ciment encore frais mais a prise rapide dans l’univers de ce groupe, ou l’univers engendré par ce groupe, dans le double sens de ses attaques, dans la trompeuse légèreté de ces thèmes. se plonger dans ce disque c’est découvrir l’envie de la chair et des os, parce qu’il est quasi impossible de n’écouter ces 12 titres sans vouloir les vivre, parce que c e disque doit se vivre sur scène, dans les arènes romaines où voir couler le sang est une aubaine, un culte, mais d’ici là, osez l’écouter dans votre petite demeure, sans crier fort, car ces grandes cités sont pleines de gens, et la plupart d’entre eux, ne savent être éveillés. Ah, et j’espère pour vous et vos vies futures, si vous voulez qu’elles soient éternellement vibrantes et chatoyantes, j’espère pour vous que vous avez gardé le sens de l’humour, Sandie, a en revendre, de l’ironie, et du clownisme ( that’s the show).




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