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Tobin Sprout. Et j’en surprends déjà quelques-uns uns, les aficionados du fond de salle, les aguerris de l’almanach Vermot, qui se tiennent les côtes. " Sprout, sa musique est à chier… ", " Sprout ne vaut pas un pet… " peut-on déjà deviner à l’annonce de la dernière production de l’artiste pré cité. Rangez vos coussins péteurs, oubliez un instant vos langues de belle-mère et cessez de chantonner " J’ai la quequette qui colle " deux secondes. Tobin Sprout a officié un temps au sein de Guided By Voices. Et là le calme revient. On reprend son stylo, on ouvre son cahier et on aiguise son attention. Guided By Voices quand même ça force le respect. Tout autant que l’audace du label américain Luna Music qui s’enhardit à sortir un double album live de l’ancien artificier de la bande à Pollard en ces temps où blablabla crise de l’industrie du disque blablablabla. Cet enregistrement live, capté à la Horshoe Tavern de Toronto à la mi-avril 2004, fait suite au Lost Planets and Phantom Voices paru en 2003 et contient également trois titres qui nous offrent la primeur du travail en marche de Tobin Sprout sous la forme de démos jouées au piano et datées de septembre 2004. Une fois ces quelques phrases posées, difficile de pousser plus loin l’analyse. En effet, ce double album ne suscite que peu de réflexions. Il offre une remarquable fresque de l’œuvre de Sprout de Demos and Outtakes à Lost Planets et rend en cela parfaitement compte du talent de mélodiste qui caractérise l’homme. Pour s’en convaincre, il suffira de jeter une oreille à l’excellent " Pure Flesh " et son motif de clavier entêtant ou à l’euphorisant et gentiment régressif " Dodging Invisible Rays ". Ou encore de chipoter la madeleine GBV (" War and Wedding ", " 14 Cheerleader Coldfront "). Néanmoins, cette débauche d’énergie et de talent mêlés ne détournera en rien l’auditeur de la pensée d’abord discrète puis peu à peu obsédante que ces disques provoquent l’ennui. Les morceaux s’y écoulent sans qu’on y trouve rien à redire. Et à dire. L’ensemble est excellemment charpenté (mélodies efficaces, chant souvent idoine…) et semble marqué, sans connotation aucune, par une pop britannique des années 60-70 des plus convaincantes mais glisse à la surface de notre esprit sans y planter une seule banderille. Les trois derniers titres oublient eux la pop électrisée et rappellent Sprout à son vieux quatre-pistes pour une ballade en pays lo-fi tire larmes, cohérente et joliment amère. Il aura fallu pour cela égrener vingt-neuf titres…




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