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  • 1er juillet 2015 /
    SAF
    “Hell Hath No Fury Like Me” (A+LSO)

    rédigé par gdo
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En faisant produire cet album par l’Archive Darius Keeler, le duo SAF devait chercher un son aussi monstrueux que celui qui a fini par, à mon goût, perdre Archive pour la cause, le groupe de « Londinium » ayant depuis fait fructifier sa longévité en billets verts à défaut d’avoir continué dans une veine plus aventureuse.

Mais pas d’Archive ici, mais SAF, duo qui aurait repris les jalons des Kills en abandonnant le sexe pour faire du bruit avec les guitares plutôt qu’avec les corps et explosant les tympans et les plèvres plutôt que les boutons de pantalons en pleine tension.

Duo composé de la chanteuse Marianne Elise entendue chez Yuksek et Nouvelle Vague, et du guitariste Eat Gas (ex-Hey Hey My My), SAF distille un rock nerveux et élastique, amenant PJ Harvey faire un tour de Harley dans les rues de New York à la recherche d’une jeunesse sonique. Le tout est enveloppé par un Darius Keller qui serait un dj’s qui ne couperait jamais le son, ayant plutôt la tendance à faire monter de nouvelles cellules lumineuses pour ne pas frustrer les vumètres.

Et « Bam ! » disent ils dans une orgie sonique que ne bouderait pas les Happy Mondays un soir de fusion avec Primal Scream. Tout est poussé à l’extrême, même quand l’émotion voit le jour le temps d’un « Clouds » martial et aérien qui chasserait un cumulonimbus emmenant loin son orage effrayé par autant de puissance.

L’envie n’est même pas de savoir si l’habillage ne fait pas tout, le plaisir de se faire pilonner prenant le dessus, comme une envie suicidaire de s’avouer vaincu par le trop plein, même quand la facilité inonde les pores de ce monstre informe qu’est « Badmotherfucker ». On viendrait presque à aimer se faire chahuter perversement, de proposer de rejouer « Leaving You » sous le feu nourri d’une basse Godzilesque.

Voué à jouer le rôle de tsunami musical, ne serait qu’avec l’hyper tubesque « Nailstorm », titre sans commune mesure actuellement (aux guitares aussi folles que sur le Group Four de Massive Attack), ce premier album de SAF, et un puis sans fond d’énergie, paradoxe en ces périodes d’économie, comme un monstre ne se maitrisant pas. Attention Monstrueux.




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