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Derrière Emma Double Té Hache se cache un jeune montpelliérain au songwriting plutôt bluffant. D’une voix réconfortante, Matthieu, sur son premier EP, égrène cinq comptines qui refusent de choisir entre pop-folk, trip-hop et lo-fi. Comme un petit frère frenchy du Beck de « Mellow Gold », Emma Double Té Hache possède l’évidence mélodique et la cool attitude nécessaire. C’est frais, subtilement accrocheur, parfois faussement désinvolte…

« French Roman Photo » (superbe titre d’album, au passage), dans un mélange convaincant entre français et anglais, puise autant dans l’imaginaire barré qu’il n’arrache d’hilarantes confessions (mention spéciale au limpide « je ne me drogue pas / je ne bois pas trop / mais parfois / oui parfois / je tombe amoureux de toi » sur un chaloupé « Stradivarius » exécuté en moins de deux minutes – grande classe !). L’artiste y dévoile également une sensibilité qui donne des éclats lumineux au spleen quotidien : « Same Revolvers », un titre qui démarre comme une triste ballade bercée par le gazouillis des oiseaux, puis se transforme en bravoure pop donnant envie de stopper toute activité et de partir embrasser notre dulcinée.

Ce ne sont que cinq chansons, d’accords. Mais il y a ici suffisamment de potentiels, d’humanités et de sincérités pour miser sans risque sur le futur de Emma Double Té Hache.

A noter que Matthieu accorde autant d’importance à sa musique qu’au visuel l’accompagnant puisque la sortie de « French Roman Photo » (limité à cinq-cents exemplaires) est doublée d’un fanzine de dessins (idée peu commune, originale invention)…




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