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A force de dire que Coldplay n’est pas ma tasse de thé, je savais que j’avais une épée de Damoclès qui jouait avec son tranchant au dessus de ma tête, guettant la moindre petite amorce d’avancée vers cette musique qui, il faut bien le dire m’attire autant que la complainte mortifère d’un musicien de l’ombre qui se persuade que la lumière viendra a force de tirer sur le manche de l’allogène que je peux avoir dans les mains.

Alors non je ne fais pas mon coming out « colplayien », persuadé que l’histoire me donnera raison, et que les anglais finiront dans les annexes de l’histoire du rock, une forme de deuxième division regroupant les Kachkar du rock.

Pourquoi parler de Colplay alors que l’en tête de l’article parle de Milagres, groupe américain, et de son nouvel album « Violent Light » à la pochette aussi colorée qu’une des anglais, le côté moins raté en plus (les autorités sont à la recherche de la personne s’occupant des artwork de Coldplay). Pourquoi, car « Violent Light » pourrait être un album des anglais. Des hymnes à mettre définitivement à la retraite Paul Hewson. Un petit grain de voix qui aime à rayer les notes pour mieux faire de l’effet à notre sexe faible adorée. Et pour finir une production qui ne laisse pas de place au grain de sable pour les oreilles.

Le fait que j’en parle donc quand même ici, c’est que chez Milagres il y a un truc en plus, ou un machin en moins. Le côté moine chaste des anglais fait ici place à des moines plus trappistes, un groupe qui s’amuse et qui nous amuse, jouant même à se faire peur (« Urban Eunuchs » est quand même un vache de transgression), laissant presque tout dégouliné après avoir tout rasé par un lyrisme à peine voilé (Terrifying Sea). La différence est probablement à chercher ailleurs, comme sur « Jewelled Cave » titre à la petite musique perverse. Ici Milagres a tellement compris le manège que le groupe découpe en rondelle, éparpille façon puzzle un titre que les anglais auraient hissé au rang de tube interplanétaire pour minette en mal de sensation. Si les écueils ne sont pas toujours aussi bien évités (« Terrifying Sea » ou pire encore « Column of Streetlight ») l’ensemble redonne une forme d’envie à reprendre quelques doses de rock emphatique après des années à se manger volontairement des écuelles se forçant à se percer des trous pour perdre de sa substance.

Milagres est un plaisir à écouter en buvant un thé entre amis.




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