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Quand on vous parle de la Belgique, on pense aux moules frites, au Manneken Piss, à Jacques Brel, aux Wallons et aux flamands, à Deus...

Désormais, il faudra compter avec Stigman, projet de François Borgers...

Comme une collision entre le Cure de "Seventeen Seconds", le Sparklehorse de Mark Linkous (décidément très influent),"L’Enfance d’Ivan" de Tarkovski et le "Monika" de Bergman.

Il y a quelque chose de visuel, de cinématographique dans ces quatorze pièces, quelque chose du voyage nocturne dans un train désert, quelque chose d’une ballade sur les plages de la Mer du Nord aux longues étendues.

Il y a quelque chose d’utérin dans cette musique, d’à la fois paradoxalement serein et inquiétant dans ces ambiances faussement Pop.

Pour exemple, ce "What’s done cannot be undone", aux échos du "House On The Hill" d’And Also The Trees.

Vous les orphelins de Grandaddy serez un peu consolés pour ce "Broken Skins", bel objet de Pop bricolée.

Il y a des albums qui forcent l’attachement par des détails qui pourraient sembler anecdotiques, des petites choses qui donnent l’étrange impression que ces vignettes de l’intime ne s’adressent qu’à vous...

Glisser des références à "L’Enfance d’Ivan" de Tarkovski ou des bouts de dialogue du "Monika" de Bergman.

De telles références ne font que confirmer la déduction ressentie face à l’écoute de "Broken Skins", celle d’une profonde humanité qui se cache derrière ces chansons...

"Broken Skins", c’est comme 14 mues, 14 changements de peau comme des sorties de soi, comme 14 peaux brisées que l’on brûlerait pour en sortir comme grandis, débarrassés de tous les oripeaux futiles.