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Je m’appelle Holden... Caufield... Holden Caufield... Ca fait plus de 3 ans que je suis sans nouvelles de mon créateur, JD Salinger....

Il a déménagé sans laisser d’adresse. Il m’a déjà fait le coup il n’y a pas si longtemps en 1951, après la sortie de "L’attrape-coeurs"...

Je commençais à m’inquiéter quand hier, j’ai reçu au courrier un colis ne contenant qu’un cd... Pas un mot, rien de signé... Juste cer envoi anonyme...

Et pourtant, de manière troublante, sans que je puisse me l’expliquer, j’ai eu instantanément cette certitude comme une évidence que cela provenait de lui, que cela ne pouvait que provenir de lui !!!!

En ouvrant fébrilement le carton, j’ai eu tout de suite sous les yeux cette pochette en spirale hypnotisante et ce titre étrange calligraphié, "Sidération".

J’ai lancé le disque et là, j’ai reçu ce choc frontal... Cette liberté rythmique, cette voix et ces mots comme des accidents, comme des brisures, c’était lui qui me parlait à travers la voix d’Armelle Pioline....

Vous voyez sur cette photo, c’est eux, c’est elle, la messagère de mon créateur...

Cette soif d’originalité et de jeu avec les limites dans "C’est pas des mots", c’était lui, mon créateur... Il n’y avait aucun doute...

Cette mélancolie comme une amie chère d’une tendresse doucereuse acoquinée à la Françoise Hardy de "La Question"... Cela ne pouvait être que lui.

Je retournais la pochette... Holden...!!! Holden ????? Tiens...Tiens... Comme moi.... Nouvel indice....

J’allais rechercher quelques informations sur ce groupe, Holden.

4 albums... Après 3 albums avec Senor Coconut, producteur allemand aux sonorités electro- latines... Armelle Pioline (La chanteuse) et ses sbires voulaient prendre une nouvelle orientation musicale, y apporter un autre type de folie créatrice. Pour la folie créatrice, ils peuvent faire confiance à mon créateur... C’est sûr !!!

Crowfunding ?.... C’est quoi ce mot ? Ah oui, d’accord... Du mécénat participatif auquel le groupe a fait appel pour ce nouvel album. C’est sûr, mon maître est derrière tout cela...

A l’écoute de "Quel Ami", je crois retrouver les traces d’un Post-Rock à la Tortoise période "TNT" qui n’aurait pas oublier son registre Pop à la Stéréolab... Souvent, mon créateur m’offrait des cds que je découvrais dans la fraîcheur de ma chambre...

Par contre, ce qui m’a fait douter un instant que ce soit JD qui soit derrière tout ça, c’est le bel usage de la langue française car mon père m’a plutôt habitué à une écriture blanche et neutre américaine... Ici, c’est une belle langue allusive... Un vocabulaire musical suffisamment riche qui permet au groupe d’éviter le piège de l’écueil Dominique A, référence imposante et parfois écrasante dans le décor sonore français.

Il y a comme des envies d’Afrique dans "Les Batailles du ciel"... Mon créateur essaierait -il de me faire comprendre qu’il est parti sur ce continent là ? Ou se joue-il de moi avec des fausses pistes désinvoltes ?

Je le reconnais bien là dans cette mélancolie menaçante et inconfortable dans "Rapproche-le (ton amour)". Je le reconnais dans cette mise en scène des voix comme des loupes glaçantes des scènes du quotidien sur "Dans l’ombre de ta bouche" ou "Mais je vis avec eux".

"C’est bien la terre qui se désiste, D’où vient le sel ? D’où vient le sang ? D’où vient nos envies ?" chante Armelle Pioline sous la dictée de mon maître dans "L’air de la vie"... Je le reconnais bien là.

"L’autre silence" m’a attrapé le coeur et joue avec mes émotions de papier quand "B&B" me terrasse. "Des yeux et des merles", c’est comme la spirale de la pochette, elle vous saoûle, vous enivre, vous transporte, vous éloigne de vous-même.

Je veux en savoir plus sur ce groupe qui porte mon prénom....

Ah tiens... Ils sont très connus au Chili et y séjournent très souvent... Mon créateur m’a souvent parlé de sa passion pour l’Amérique Latine.... Tout d’un coup, une idée me saisit... Je reprends le colis, le regarde avec plus d’attention.... Oh...Mais oui...Il a été posté il y a quelques jours à... Santiago du Chili... La boucle est bouclée....

Au dos, il y a une petite signature, "Luigi Pirandello" et une toute petite phrase qui pourrait passer inaperçue tant elle semble avoir été griffonnée en pattes de mouches rapides... Je déchiffre difficilement ces mots "Lis "Six personnages en quête d’auteur" et tu me retrouveras"... Je ne comprends pas cette écriture énigmatique...

Pour me rapprocher par la pensée de mon maître, JD Salinger, je relance ce bel, très bel album de Holden, "Sidération"... Et je divague...en quête de mon auteur....

http://www.watusa.fr/holden/index.p...




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