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Au début des années 80, non content de faire plaisir à ma maman en correspondant avec un petit anglais pour parfaire mon bilinguisme, je m’accordais une escapade linguistique encore plus sympathique en échangeant avec une jeune américaine du nom de Josie Hernandez , une Chicanos d’Arizona, mélangeant à mon grand désarroi deux mots d’anglais avec trois d’espagnol. Pour lui faire partager la « culture française » je confectionnais des K7 (passe temps favoris de votre serviteur pendant des années) avec de la musique bien de chez nous, version underground, le tout entrecoupé des jingles ou des bribes de phrases que je trouvais au grés de mon « massacrage » du bouton des stations. Si à l’époque Chicros avait sorti ce disque, le charme n’aurait pas été le même, mais je pouvais sans peine lui faire croire à un eldorado du nom de la France, où le folk, le rap, le psychédélisme, même celui outrancier du Floyd et des reprises décalées , étaient le lait maternelle d’une population pratiquant un anglais presque parfait (fuck Maurice chevalier). Pour donner à la supercherie une singularité implacable, Chicros a agrémenté son « Radio Transmission » de jingle et de lancements plus vraie que nature. Impossible alors de ne pas y voir une compilation des marottes de Chicros (jusqu’à un morceau rap, sans un brin de caricature), touchant à tout les styles, invitant même une brisa Roché, dont la dernière pochette me laisse encore tout chamboulé. Pépite pop, Chicros rend hommage ici aux animateurs qui ont bercé nos nuits sous les draps, alors que la lumière devait être éteinte, et que le PO/GO berçait notre imaginaire, sans que nos parents ne soupçonnent nos nuits bien courte, tout comme ma mère ne soupçonne toujours pas mon piètre niveau d’anglais. Dans Chicros il y a un CHIC qui lui va bien.




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