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1er mai, le soleil rayonne sur la capitale, l’humeur ambiante est joyeuse, détendue, dans la foule présente ce soir à la Maroquinerie pour les concerts de ce premier long week-end, une majorité de gens ignorant tout de Chapelier Fou, la vraie surprise musicale de ce printemps lumineux...

Il était une fois un jeune musicien nommé Chapelier Fou... multiple et magicien... de ses instruments high-tech s’échappait une musique hypnotique et délicieuse, sur scène, seul face à son public, il paraissait timide et stressé, mais tellement charmant qu’on lui offrait le bon dieu sans confession.

Comme Bastien et son livre magique, Chapelier et son clavier arrive sur scène sous une large veste qu’il aurait piqué à son père pour ne pas se faire repérer des adultes, sous son chapeau de Peter Pan, un tas de rêves et serré contre son coeur, son violon aimant comme Falcor le dragon. Le live s’ouvre par un carillon qui nous invite à oublier le temps et à se laisser aller dans l’univers fou du chapelier. Chef d’un orchestre imaginaire, qu’il dirige le sourire aux lèvres, nos oreilles frémissent au résultat sonore complètement époustouflant, aucun son ne marche sur l’autre, tous s’harmonisent parfaitement et semblent danser autour de leur maître.

Savant mélange de genres, CF se situe entre Boards of Canada et Funkstorung, mais la vraie marque de fabrique de CF, c’est son violon, son instrument, son ami à qui il offre de multiples vies, grâce à sa pédale de boucles, il peut enregistrer 12 samples différents, 12 violons se répondant, un orchestre absolument. Il séquence en live ses morceaux, grâce au monone (séquenceur pour les geeks offrant des possibilités de création inédite), et s’amuse avec un vieux joystick pour Amiga à réduire la fréquence d’échantillonage, ce qui revient à tailler l’enveloppe sonore pour la réduire à un son brut comme dans les premiers jeux vidéos 8 bits, par contre, je suis bien incapable de comprendre comment il peut jouer de la guitare, et que ses accords fassent jouer le synthétiseur ??? CF chante sur un morceau, projetant sa voix dans son violon, ça fait plus fou, mais surtout ça crée de la réverbe naturelle, un moment fort émotionellement, un chant d’écorché rappelant les ambiances slaves enfumées de Matt Eliott, une bouteille de vodka sur la table qui fait s’oublier les amours perdus...

En rappel, CF ne manque pas de ressources et revient avec une bombinette electro hip-hop, à faire danser grand-mère, mélange de beats à la RJD2 et de samples à la Tim love Lee comme un clin d’oeil au concert de Buck 65 qui suivra... CF est à l’electronica ce qu’ Animal Collective est à la pop, mais il faudra qu’il privilégie l’émotion à la technique, souhaitons lui une histoire sans fin avec son public.