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  • 4 janvier 2006 /
    Asyl
    l’interview

    réalisée par Benoit

Interview réalisée par mail en Mai 2006

Qui se cache derrière Asyl ?

— des amis de longues dates à savoir Nicolas et benjamin Freidline, Antoine de saint-antoine et Mathieu Lescop.

Pourquoi Asyl ?

— Il n’y a pas de réel sens à ce mot ; c’est seulement un mot européen que tout le monde peut se réapproprier et comprendre comme il l’entend.

De celles qui ont marquées à jamais l’histoire de vos vies à celles qui aujourd’hui encore vous poussent plus que jamais à composer, quelles sont et ont été vos principales influences musicales ?


— Des influences comme celles de Nirvana, la scène dite "indé"américaine, des trucs comme Fugazi, Gun club, Joy Division, The Clash et les pistols, pour la France : Extraballe et Strychnine. Mais on passe notre temps à acheter et à écouter des disques que se soit en vinyl ou cd, on est du genre "fan".

De vos premiers balbutiements sur les scènes rochelaises à la sortie de " Petits cauchemars entre amis ", quel regard portez-vous sur ces 10 années d’existence ?

— On se dit qu’on a abattu un certain boulot, qu’il nous a fallu être moins branleurs qu’aux débuts (même si on a encore certaines réminiscences), il a fallu y aller étapes par étapes sans ce croire arriver là ou on était pas. Mais aujourd’hui heureux et fier d’avoir fait ce disque.

Pensez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui pour un groupe de se faire connaître ?

— Je n’ai pas vraiment d’éléments de comparaison avec le passé ; il y a maintenant beaucoup plus de groupes, mais des bons groupes de rock français se comptent sur les doigts de la main, je pense que le moteur c’est la foi que l’on met dans son travail, ça fait toute la différence, du moins c’est ce que j’aime voir chez d’autres groupes !

Qu’est- ce qui à le plus évolué dans votre façon de travailler ?

— La technique et l’efficacité, car à la base on est vraiment des autodidactes et pas vraiment des génies de la musique ; on avait seulement des trucs a exprimer, il a fallu qu’on apprenne à mieux jouer ensemble et on s’est bien tiré la bourre entre nous pour progresser. Mais pour être honnête, on se trouve toujours nul par rapport à d’autres donc on est toujours insatisfait et dans l’envie de progresser musicalement.

Vous venez donc de sortir vote premier album sur un label reconnu, qu’apporte une telle structure ?

— Tout le boulot qu’on ne fait plus et qui nous soulage, on a un label qui bosse vraiment à nos côté et avec qui on ne se sent jamais trahi.

Le pseudo revival eighties que connaît le rock aujourd’hui a-t-il contribué à votre propre éclosion ?

— Ca j’en sais rien du tout ! Et puis il me semble que c’est une vague qui touche surtout les groupes anglo-saxon, nous on se sent pas vraiment la dedans, et en plus on est pas connu !

Avec le recul comment jugez-vous votre collaboration avec Andy Gill (Gang Of Four) et Clive Goddard et votre session d’enregistrement à Londres l’été dernier ?

— Avec Andy, il y a eu rencontre d’homme, ce fut une expérience extrêmement enrichissante, tant du point de vue musical qu’humain. Il nous a fait prendre conscience de nos points forts afin de les exploiter au maximum, et de laisser tomber ce que l’on ne savait pas faire. C’est une autre façon de voir les choses bien anglo-saxonnes, je trouve que ça évite le bricolage.

Le fait de chanter en français sur une musique autant imprégnée par le rock anglais, s’est-il imposé à vous de manière naturelle ?

— Absolument, nous avons toujours fait ça, et ce depuis les débuts du groupe il y a dix ans, et nous ne sommes partisans d’aucune école, le rock’n’roll est une musique libre !

La musique d’Asyl, elle est plutôt engagée ou enragée ?

— Les deux je pense. Engagée pas dans le sens Bérurier noirs, mais dans le sens slogan surréaliste que chacun à la liberté de s’accaparer. Et enragée oui, car je pense que le rock revendique une certaine colère froide ou chaude, c’est ce qui nous fait monter sur scène, sans ça on est numismate ou philatéliste !

Reprendre " Génération vaincue " de Strychnine, c’est pour vous une façon de montrer que rien à changé depuis 1980 ?

— Peut être qu’on se sent encore une génération vaincue 26 ans après, nous avons une chanson "génération" sur l’album qui raconte que cette génération n’existe pas.

Vous êtes aussi des punks désenchantés dans la vie ?

Asyl : Nous ne sommes pas des punks, désenchanté n’est pas un mot très joli, plus des optimistes réalistes.

Par ailleurs vous êtes un groupe qui s’est bâti une solide réputation scénique, vous abordez vos concerts différemment depuis la sortie de l’album ?


— Non, nous vivons au jour le jour en essayant de se libérer de la pression des concerts pour pouvoir proposer quelque chose qui soit beau et pas réaliste, je ne dis pas qu’on n’y arrive, mais c’est notre but.

Vous avez fait entre autres les premières parties de Supergrass, Dionysos ou très récemment des Buzzcocks, que vous apportent ces expériences parfois ingrates ? Jouer face à public qui n’est pas venu pour vous ça demande une débauche d’énergie plus importante ?

— Ca peut être le piège de tomber dans l’énergie, mais il y a des fois ou c’est bien le seul truc qui reste a faire, car les gens sont éparpillés et il faut leur en donner plus, c’est extrêmement fatigant d’ailleurs, mais ces premières parties restent des expériences qui forgent le groupe et l’aide à se dépasser. Nous en tirons beaucoup, mais il est clair que nous préférons pour l’instant jouer dans les bars concert partout en France.

Vous comptez tourner à l’étranger ?

— Oui, d’ailleurs nous avons joué deux fois a Liege, 2 fois a Prague, et demain nous jouons a Bruxelles. Nous avons l’intension de jouer partout ou il faut, car l’étranger c’est toujours super cool, le statut d’étranger est très agréable, le barrage de la langue est super car il t’oblige a plus d’effort de compréhension et de communication.

Au fait ça fait quoi d’être un " indispensable " inrocks ?

— Nous en sommes ravi, car c’est quelque chose dont ne nous doutions pas, donc bonne surprise.

Un dernier mot ?

— Vive les Bonobos !!! Et longue vie à votre webzine.



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