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Album fleuve dans ses aspérités, ce dana hilliot m’empechait de dormir, donnant à ma poubelle (et oui j’écris mes chroniques au stylo sur du papier) le droit de se transformer en orifice pour basketteur, susceptible d’accepter l’équivalent d’une forêt dévastée. Je me sentais coupable d’oublier une émotion, un pan entier de ce moment musical, un parallèle non romanesque aux films de desplechin, le souci de chercher le bonheur derrière la projection en sourire de son don. Alors comme à la vieille époque de mes chroniques scolaires (là je suis en période je me lache) je décidais de prendre morceau par morceau, donnant à chacun la lumière nécessaire à la captation. Faire le noir autour et illuminer la scène.

Tout commence par Why did gods leave us ? Gastr del sol hante ce titre librement agrémenté. Enregistré avec un tel dévouement pour la musique, celui ci nous ramène à la mémoire le Hope de palace music. Quand on frôle la perfection on interdit de jouer aux autres ! Dana lui cherche celle-ci dans la communauté. Partant d’une base simple (jurassic part) Dana enveloppe un passé dénué d’austérité mais proche du dénuement. Il affirme la respiration comme une nécessité, et privilégie l’espace temps. On prolonge alors le titre pour bonifier l’instant présent. Pour girls ’asses c’est un piano qui sert de guide à un chant sans élasticité décorative. Déclaration d’amour ou irrémédiable envie de faire danser les mots, Dana ne fini jamais de choisir, alors il se love. Pour To be a tree la sonorité mise en avant est sèche. Dana chante ici comme jack Bauer pourrait le faire au milieu d’un groupe de terroristes, un bout de bois entre les dents pour juguler la douleur. Crispant ce morceau l’est autant que Beds lui saura nous dorloter. Dana est ici un papillon magnifique, battant des ailes le temps du refrain. Toujours un pied dans la chrysalide, illuminé par une orchestration minime mais splendide, beds est le parfait compagnon des derniers mots à dire dans le creux d’une oreille complice avant de s’endormir. I’m your alcohol présenté par son auteur comme une chanson poétique sur la fellation est en fait le dernier endroit ou se plonger si vos cheveux commencent à vous pousser de l’intérieur. Après tout cela the darkness and me frôle les endroits sombres. Heureusement Dana n’oublie jamais de se promener sans ses lucioles. De plus en plus intimiste, sur i’m not a drummer l’atmosphére se tend autant que les cordes vibrent. Toujours aussi accueillant Dana nous crispe aussi de plus en plus. Pour la suite immédiate il nous offre un plat de résistance dantesque. Lions kill everything entre choc deux routes que Dana prend simultanément, mélangeant malgré la lenteur deux paysages déchirant. Tout en se sentant plus fort avec de la compagnie, il donne ici des signes de souffrance même dans ses echos.To plymouth from spain est une affaire de mémoire. Il a de la mémoire, des perceptions de l’avant, et la sensation direct de l’écho de l’après, du futur. Tout dire en moins de deux minutes. Après cette trinité plus sombre, retour à la simplicité, (sophie, do you remember me as i remember you ?) aux champs des pensées égarées, aux écarts de temps, au fil d’ariane cassé et renoué. Une boucle et de noeuds, l’aspiration à se rendre heureux par la beauté. Pour the girl who wanted a baby from me, dana suggère le contraire de ce qu’il affirme dans un halo de lascivité involontaire. On pense en cette fin à des réunions du passé, à songs for drella. Ici on contraire de la réunion de Cale et Reed sur la dépouille de andy, on se manifeste tout avant de se séparer. Intrigante et poignante fin ensoleillée par un I won’t be back au cérémonial jubilatoire. Aussi longue que ce disque a pu me transporter, cette chronique aura, je l’espère, emprunté sa palette aux peintres Dana afin qu’un trait ultime d’un pinceau prolongement de ma main, signe un merci rougissant pour cette rencontre sans commune mesure. Chef d’œuvre. .




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