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Dans la multiplicité des ouvertures que nous pouvons nous offrir dans les variantes du post rock, Blue Haired Girl se positionne sur un terrain moins connu et plus miné celui de la mixité sonore. Après un premier rendez lointain, les Blue Haired Girl ont grossi les acteurs de leur son, épaississant sans jamais surcharger. Superstitious qui ouvre semble s’échapper du deuxième album d’air, les guitares volatiles et papillonnantes semblant sortir comme une nuée d’étoile dans le ciel. Avoir placé Superstitious en tête de ce disque c’était à la fois prendre le risque de perdre des gens en route, mais surtout de questionner. Avec uterus nous sommes sures de la direction prise, sur l’éloignement le cinéma d’Eustache ou les textes de Rollin ne sont pas loin, l’emprise à la fois de tout ce qui palpable mais aussi les courants les moins bien définis par les mots. Sans jamais jouer des boucles, le groupe aère sa musique de cercle concentrique et de petite révolution qu’un big bang se chargera de casser pour en créer d’autres nouvelles, formant un kaléidoscope. Pas de prise de tête pour autant, on y rigole souvent sur ce disque en témoigne mercredi ou la vie sauvage et ses cris bestiales et porteurs d’une libération. Signe d’une maturité qui ne sera bientôt plus à prouver par des mots mais par des actes simples (comme l’intro de walt) Blue Haired Girl termine par Monégasque, petit instrumental frisant à la fois l’infantilisme mais aussi la perfection dans le positionnement des choses, et cela depuis Jacques Tati seul Comelade avait réussi cela.