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Après deux EP’s comportant chacun quatre titres , les Tom Violence sortent ce ’Lp’ qui constitue donc leur premier album. Par ailleurs, les rennais ont dernièrement assuré les premières parties de groupes tels que The Married Monk, Bertrand Burgalat & As Dragon, Ghinzu, The Young Gods etc, ainsi que les Transmusicales de Rennes en 2005. Excusez du peu… Et du côté des influences, ils citent Sonic Youth, Pavement, Sammy, Yo la Tengo, Joy Division, Neu, Can, Kinski, Blonde Redhead, Deus et j’en passe, leur nom étant même issu d’un superbe titre de Sonic Youth sur l’album " Evol ". On peut donc penser que ce quatuor possède d’évidentes possibilités, au vu de ce c.v. musical plutôt attrayant. Mais ces suppositions n’étant basées que sur leur vécu scénique et la valeur de leurs influences , il s’avérait urgent et nécessaire de découvrir Tom Violence par le biais de cet album. Et à l’écoute, il apparaît très vite que ces sollicitations et influences diverses et appréciables, le groupe les justifie avec brio et maestria. Utilisant le côté expérimental et noisy de Sonic Youth et Deus, de façon toutefois moins poussée mais tout aussi maîtrisée, il mixe celui-ci avec des sonorités plus strictement pop, qui me rappellent les excellents Welcome to Julian et les regrettés et éphémères St Johnny. Le son des guitares, jouissivement noisy et et tout aussi addictif dans un registre plus clairement pop, lorgne du côté des New-yorkais de Thurston Moore et Kim Gordon, mais aussi de Pavement et Number One Cup. La rythmique joue sur les cassures de rythme et l’ambiance générale est digne du early Sonic Youth, avec un côté pop assez ouvertement exposé, que l’on aurait fait se télescoper avec celle émanant d’albums tels que " Goo " ou " Dirty ".

Cependant, si les influences sont présentes, à aucun moment elles ne sont trop criantes ; je dirai plutôt qu’elles ne sont que des éléments destinés à bâtir le son et l’identité du groupe. Et sur ce point, celui-ci est en bonne voie, passant sans vergogne de titres fonceurs à d’autres plus nuancés, parfois même les deux sur un seul et même morceau, et évoquant même le Cure des débuts sur le délicieux " Harmonika ", notamment sur l’intro, avant de retomber dans le noisy inspiré et captivant ensuite. " Talking to spirits " , vif et rapide, agrémentés de guitares terribles, se hissant au niveau des " maîtres " Lee et Thurston, ouvre d’ailleurs idéalement les débats, offrant même une fin de titre caractéristique de Sonic Youth, d’abord lente et noisy en diable puis qui s’emballe, soulignée par un nappage noisy de bon aloi. Et sur la suite, on oscille entre titres noisy et plages plus poppy comme le superbe " Mother’s child " ou encore "In the air " " avec, systématiquement, des six-cordes diaboliquement inspirées et dignes des meilleurs combos oeuvrant dans ce domaine. Et tous les autres titres sont du même accabit, portant fièrement la marque du talent d’écriture et de composition du groupe. Avec, cerise sur le gâteau, deux bombinettes noisy courtes et rentre-dedans, les terribles " …… " et " Higher ground ".Et un " She lives where we go " divin en fin d’album, doté d’un chant féminin envoûtant , digne de My Bloody Valentine. Six-cordes inspirées, voix à l’unisson de cette trame sonore accrocheuse et affriolante, ambiances diverses, variées et toujours fortement intéressantes. A la fois rageur, rêveur, posé et bruyant, violent et délicat, ce groupe a tout pour lui et en l’ écoutant, on se demande pourquoi il n’est pas plus connu. Mais au vu de l’excellence de ce premier long-jet, cela ne saurait tarder. Et personnellement, je me réjouis de l’existence de ce groupe, dont la simple découverte du patronyme m’a fait penser le plus grand bien et m’a donné un très bon pressentiment. Pressentiment ici largement confirmé, et qui le sera bientôt au-delà de toute espérance, quand les rennais seront délestés de toute influence extérieure, musicalement parlant. Je conclurai donc par ces termes de circonstance : à découvrir absolument .




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