Composées à Toulouse durant une année universitaire que l’on devine introspective et sentimentalement compliquée, les nouvelles ritournelles désenchantées de Ronan Malo aka Mac Thenardier (ou l’inverse, tant s’entremêlent ces deux identités – civiles et artistiques) baignent dans une sorte de torpeur eurodance, à l’image du mélancolique Après la fonte du permafrost, nimbé d’une aura électro kitsch à la lisière de la rave salvatrice, ou d’un Je vote front populaire aux fragrances instrumentales de soirée tee-shirt mouillé dans un camping prolétaire du sud de la France : s’il garde le cap de ses productions précédentes (constats lucides, chant apaisé, chœurs entêtants, enrobage synthétique ouaté), Mac Thenardier s’approprie et détourne avec talent les codes de registres casse-gueules, au point de chasser, via le mini tube Ma main dans la tienne, sur les terres de la variété de qualité, suave et mélodique, telle qu’énoncée par Étienne Daho. Avec Les fleurs du Mac, Mac Thenardier semble sortir de sa coquille, n’hésitant pas à se montrer musicalement plus frontal (les beats claquent, les lignes de basse groovent, les arpégiateurs virevoltent) quand bien même tout ce qui fait le sel de son œuvre, son moi incompressible, sensible et pointilliste, reste au cœur d’un EP très attachant et hautement recommandable.