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  • 21 décembre 2022 /
    Gary Newman
    “Mon bilan 2022”

    rédigé par G.Newman
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Et hop, en voilà une de plus. Pas toujours très drôle, mais une nouvelle fois, et c’est réconfortant, beaucoup de bons disques en jetant un œil dans le rétro. Pas assez chroniqués ici, (mais le patron est bienveillant !), mais tous ceux là auraient dû y être...est-ce que ce sont les meilleurs, je ne sais pas. Ce qui est sûr par contre, c’est qu’ils ont beaucoup tournés cette année, certains attendus sans déception, d’autres ont déboulé sans prévenir, et çà c’était chouette. Ne reste plus qu’à monter l’étagère IKEA pour faire de la place à 2023.

1. Rivale console - Now is

Déjà présent en 2021 avec un album conçu autour d’une création de danse contemporaine à la tonalité assez sombre, Ryan Lee West revient pour son huitième album avec des compositions plus intimes, lumineuses et ouvertes avec toujours la capacité de dépeindre des horizons électroniques aussi mélodieux, dansants et profondément entêtants.

2. Émilie Zoe - Hello future me

Quatre ans après The Very Best, années bien remplie de projets annexes dont le très réussi album de /A\ l’an passé, la suissesse confirme avec ce nouvel album sont talent d’écriture, et de compositions entre sensibilité à fleur de peau et puissante énergie rock. Ses prestations sur scène et le dernier EP sorti en novembre ne font que confirmer le talent immense d’Émilie Zoe.

3. Ben Shemie - Desiderata

A l’ombre de Suuns, son leader Ben Shemie poursuit ses explorations soniques parallèles avec ce troisième album en autant d’années. Sur ce disque, au delà de son registre de rythmiques synthétiques, de distorsions vocales et temporelles, il développe, en s’appuyant sur le Molinari String Quartet de Montréal, un travail fabuleux sur les cordes pour un résultat une nouvelle fois hypnotisant.

4. Get Well Soon - Amen

Konstantin Gropper depuis son premier disque Rest Now, Weary Head !You will get well soon s’affirme comme un des plus beaux défenseurs d’une pop-rock orchestrale ambitieuse, ici patinée d’une touche électronique plus accentuée, dans la lignée des Divine Comedy et autres maitres du genre. Ce Mantra là, m’a sauvé un nombre incalculable de matinées mal barrées en 2022.

5. Test Card - Patterns

Derrière le projet Test Card se cache le producteur canadien Lee Nicholson qui, avec cet album signe un disque sublime, au croisement de l’électronica et de la folk la plus pure. Des compositions cristallines qui oscillent entre Hood, Alpha, Board of Canada, Durutti Collumn, Pan American ou Talk Talk. Un peu lourd comme références ? Ben, non, même pas en fait.

6. Michel Cloup - Backflip au dessus du chaos

Cette Colère ouvrait l’album Notre Silence en 2016. Elle est toujours présente, plus vive et nécessaire que jamais comme (meilleur) carburant pour alimenter ce nouvel album. Brut et Radical dans la forme. A vif sur le fond. Essentiel.

7. Julia Jacklin - Pre pleasure

Le précédent album de Julia Jacklin était déjà enthousiasmant porté par l’inusable single Body . Ce nouvel album confirme un songwritting de haut vol, qui convainc aussi bien dans les modes plus pop uptempo que dans les instants plus intimes où l’émotion et la voix sublime emporte à peu près tout sur son passage.

8. MoinPaste

Trio londonien composé de Joe Andrews, Tom Halstead et Valentina Magaletti déjà croisée chez Tomaga dont provient peut-être l’influence du travail de sample et de boucles qui viennent sur l’ensemble de l’album moduler une base rock brute et directe. Il y a du Sonic Youth un peu, de la saturation beaucoup, du talent encore plus. Impeccable. « I sure as fuck know you »

9. Kevin MorbyThis is a photograph

Sundowner sorti en 2020 marquait une sorte de pause minimale pour Kevin Morby qui ici remonte le curseur des arrangements, de la production pour un album plus ample et taillé en partie pour la scène sans oublier de signer des balades toujours aussi bouleversantes (Disappearing & Stop Before I Cry notamment). Peut-être son meilleur ?

10. Transmissions - Transmissions

Projet créé pour les festivals Hop Pop Hop à Orléans et Rockomotives à Vendôme avec Johann Guillon (Ez3kiel, Zero Gravity), James P. Honey (Buriers), Lionel Laquerrière (Geysir, ESB) . Expérience immersive visuelle & sonore hallucinante en live.

11. Odezenne - 1200 mètres en tout

Le trio toulousain composé de Alix Callet, Jacques Cormany et Mattia Lucchini est entré chez moi par effraction par le biais du titre Une danse de mauvais goût cross-over entre cet album et le Monument Ordinaire de Mansfield TYA. Il s’est installé avec son spoken word électro pop en haute altitude à l’étrange poésie et à l’émotion prégnante. Parti pour rester. Coup de cœur.

12. MNNQNS - The Second Principle

Deuxième album pour le groupe rouennais après Body Negative en 2019. Seconde copie sans faute. L’horizon est dégagé. à suivre.

13. Beach House - Once twice melody

Beach House n’a pas lésiné pour son huitième album, ambitieux double album de dream pop cinématographique en diable, aux mélodies et arrangements impeccables sur lesquels la voix envoutante de Victoria Legrand fait une nouvelle fois merveille.

14. Reigns - Tollinghurst

A l’heure où la notion même d’album semble pour beaucoup d’oreilles spotifiées ne plus beaucoup faire sens, le mystérieux duo anglais pousse le vice vers l’exercice de l’album concept. 8 titres aux influences électroniques cold wave comme autant d’extrapolations inspirées de la mort étrange d’une artiste anglaise ayant dessiné un jeu de tarot lui prédisant sa perte. Chaque titre figurant l’une de ces cartes. Démarche un peu barrée, mais résultat une nouvelle fois impeccable.

15. Pete AstorTime on Earth

Une certaine idée de l’élégance pop anglaise légèrement mélancolique sublimement écrite et mise en valeur. La grande classe une nouvelle fois.

16. Sharon Van Etten - We’ve been going this all wrong

D’album en album, depuis ses débuts très folk, la new-yorkaise se déploie, élargie ses horizons sonores, avec toujours le même soin dans l’écriture, la même sincérité touchante et cette voix qui embarque du plus intime sur Darkness Fade au plus incandescent sur Headspace.

17. Damien Jurado - Raggae film star

L’artwork de ce nouvel album de Damien Jurado pose instantanément le cadre propice à une certaine nostalgie (cinéphile entre autre) traversant l’ensemble du disque qui, écoute après écoute, révèle des merveilles d’arrangements. Immense. De nouveau.

18. Dame Area - Todo La mentira sobre Dame Area

Se faire un peu violenter de temps à autre, çà fait pas de mal. Personne ne l’aura fait en 2022 mieux que Dame Area.

19. Principles of Geometry - abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Abécédaire électronique de haute tenue par le duo français qui assume ouvertement ses inspirations (notamment celle de la compilation Artificielle Intelligence de Warp Records qui vient de ressortir) et livre ici un triple album ambitieux et follement réjouissant.

20. Future Conditional - Isotech

Future Conditional est le projet électro-pop des ex-Piano Magic Glen Johnson et Cédric Pin, qui donne ici suite quinze ans plus tard à We don’t just dissapear. Ici encore, ils font la part belle aux featuring dont la liste une nouvelle fois impressionne. On y croise de nouveau Bobby Wratten de The Field Mice et de Trembling Blue Stars rejoint par Beth Arzy embarquée dorénavant du côté de The Luxembourg Signal, Amanda Butterworth, alias Mücha et Josh Cowey dont la voix vient se poser de manière impressionnante sur le monumental premier morceau ( qui n’est pas sans faire écho aux albums de Colder) .

Ouverture parfaite vers un voyage entre techno, danse minimale et cold wave sur fond de science fiction onirique. Enorme réussite blindée de morceaux imparables comme ce doubts even here.

L’annonce d’un nouveau projet Theory of Ghosts des deux complices pour 2023 est d’hors et déjà une des attentes fortes de l’année qui s’annonce. Et si on zappait la bûche et les cotillons ? Next.