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Dans la troupe des groupes que nous aimons, il y a ceux qui refont le même disque depuis des dizaines d’années, mais comme c’est vachement bien, nous suivons. Il y a ceux qui donnent ce que l’époque nous donne envie d’entendre, et puis il y a ceux qui ne finiront jamais de nous surprendre, quitte à nous dérouter, prenant le risque de nous perdre (là, je parle de la génération GPS et Google Maps qui se perd sans batterie au lithium). Jorge Bernstein & the Silky Birds of Love est dans cette troisième catégorie, creusant un sillon de plus dans une discographie à l’image de son label hébergeur, complètement éclatée. C’est en ces termes que le groupe de Jorge nous avait éparpillés la dernière fois, nous explosant contre le mur avec l’aide Kim pour un disque qui n’a pas ralenti la production d’électricité dans la centrale électrique de leur région. Avec ce nouvel album, c’est une façon de nous reconstruire, de remettre notre corps en forme.

Le disque nous prend dés les premières mesures de A School Trip to Wales. Une chanson folk d’outre-tombe qu’un Serge Reggiani à l’émotion comme une transpiration qui transforme les mots en des flèches en plein cœur. Mais Jorge Berstein a décidé avant de tout de nous parler d’amour, de convoquer le printemps, de quitter le confort rustre d’un local sans ciel, pour s’installer dans la verdure, se protégeant au pied des arbres, y gravant les cœurs des amours passés, ceux qui font encore saigner, ceux qui font que l’on ne croit plus trop en l’amour et ceux que nous multiplions dans l’espoir qu’ils fassent bien plus que des petits. Il s’inscrit dans une forme de tradition (Again, Again) de ces chansons que nous chantons quand le feu nous rassemble, non pas pour chasser les mauvaises ondes, mais pour convoquer les affres et les joies qui traversent le temps, quand l’union des cœurs et des poitrines chassent les mauvaises pensées (Birds Of Love), quand elles éloignent en se confrontant aux conflits (la marche guerrière de « Larden#4 » ). « Silly Song » entre aveu et naïveté assumé, cette chanson a le mérite de nous donner tout autant le sourire que d’arpenter une prairie à la biodiversité étonnante, à cloche pied. « My Summer’s Gone », qui comme nombre des morceaux de cet album sont des pops songs sans prétention, sauf celle d’être presque parfaite. « Time For Rain » un titre qui scierait parfaitement à Johnny Cash, avec des cœurs féminins qui transpercent la dernière défense que nous pouvions avoir pour ne pas succomber de chagrin. Alors arrive « Western Ending » qui clôt le disque avec un souffle, une chanson qui n’est pas sans nous rappeler l’esprit du « The Hope Six Demolition Project » de miss PJ Harvey, faire du chaos un hymne à chanter.

Avec ce nouvel album, Jorge Bernstein ne fait plus de tatapoum, mais chamboule notre organisme en faisant badaboum dans notre poitrine.




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