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Je disais d’eux, il y a trois ans, lors de la sortie de "Fulgurance", que ces toulousains avaient l’intelligence du marathonien, et trois ans plus tard, ils me le prouvent. En fait, tout ce que je disais d’eux vient rebondir dans ma mémoire, ces contrastes sur fond rock la saleté juste pour griffer, la sagesse de la mesure exacte, le don du son, dans sa juste réserve," Férocement créatif, Alpaga a l’intelligence du marathonien, la lucidité du temps et tempo, la sagesse de l’utilité de chaque son, a chaque moment, en trois instants, un deux trois, sans plus pour l’instant, pour ne jamais trop gâter l’ouïe, car il y a un plaisir impur à s’égratigner sur cette voix et graviter sur ces musiciens, qu’on soit tendre ou farouche, l’agneau, ou le loup." Pour reprendre exactement mon ressentir d’alors, et bien tout cela, trois ans après, me revient avec ce sourire diabolique qui susurre "J’avais raison". Retour en flamme et comme d’habitude a petite dose, en prenant son temps pour peaufiner chaque cliquetis, chaque corde , chaque poussière de l’instrument (sauf la voix beaucoup plus claire et libre, j’en déduis l’effet de beaucoup de concerts) Alpaga prends soin des détails, et des émotions, tant et si bien qu’on ne peut se plaindre de ce goutte a goutte de chansons, plus chaleureuses que le premier Ep. Légèrement plus rock, je veux dire par là plus conventionnel que le précédent, avec toujours cette teinte vocale style Alison Shaw qui contraste les sons, légèrement plus rock car plus sec, plus vrai, réel, pierre et écorce. Je crois avec fermeté que l’on débute dans toute œuvre avec tellement de vigueur et d’envie que l’on en devient baroque, le temps et l’usure, et certains accidents, nous donne la maturité nécessaire pour polir l’œuvre, la dégager du trop, la dénuder, et arriver, comme c’est le cas chez Alpaga et bien d’autres orfèvres, a l’essentiel, l’art, le vrai, la pure émotion et l’exactitude de la musique. Alpaga est en chemin initiatique vers eux même, et ils le font d’une manière excellente, par passion."Flamme" est un pas qu’un stratagème magique déguise en voyage, le titre homonyme de cet Ep. En est une preuve, vous y découvrirez chaque musicien ci-et-là, comme une carte de présentation, ici la basse est plus forte, ici l’électron plus volage, là la voix plus cachée, là la guitare plus blessée, et pourtant cette flamme est chaude, heureuse. "Karlovako" est ce qui justifie mes dires, dépurée, sèche comme un vieux rock américain et baignée de fête, un arrière gout de Talking heads quand ils voulaient se lâcher, "Here to dance" est comme si Blondie eut vécu la pop française le long de sa glotte, désinvolte et pénétrante ritournelle avec son grain de saleté qui la rend unique. Quand à Lunaire, il me rappelle certains Simple minds enveloppés de gloire, hymnes de faux calme aux sons d’orgues pour arènes immenses, rythmé comme une guerre, scintillante, puissante, et surtout, envoutante et maternelle, ses bras sont refuges. Il est bon, dans ces cas, d’attendre chaque pas lents de ce groupe, car il emmène plus loin, et les élève plus haut.




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