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Après un premier album chez Talitres, que nous avions sélectionné pour le Volume 27 de nos compilations, nous n’avions plus de nouvelles de la jeune anglaise. Depuis la fin de l’année dernière des titres avaient été envoyés en éclaireur. « Jogalong » déjà en Octobre 2014, puis « Actually » qui ouvre d’ailleurs ce « Friend », sans S, mais avec plein d‘amis à l’intérieur.

Sans faire un album façon auberge espagnol qui souvent ne font que nous offrir un gros casting pour nous reprendre une identité, cet album de Rozi Plain s’est construit avec l’aide de pas mal d’amis. Alexis Taylor de Hot Chip, Gerard Black et Amaury Ranger de Babe et de François and the Atlas Mountains, Kate Stables et James Coles de This is The Kit et enfin Serafina Steer que nous vous avions fait découvrir via le Volume 19 de nos compilations.

Les connexions évidentes avec ces intervenants et Rozi Plain font que nous perdons rien de la folk aérienne, presque lunaire de Rozi, au contraire, ceux ci se mettent de façon presque évidente au service de ces chansons, entre espièglerie timide et mélancolie, un disque sur la rupture, sur le temps qui passe que nous ne rattraperons jamais mais que nous continuons de façon presque bestial et mécanique à essayer de maitriser (Red Dot).

La musique de Rozi Plain est sautillante, pourrait illustrer les pérégrinations d’une libellule sur un cours d’eau, se reposant sur la surface de l’eau, s’agitant presque frénétiquement sans le moindre bruit, ni la plus petite gène pour son entourage proche. Ici et là des petites virgules illuminent ses chansons (Friend City) comme des petites fées malicieuses entourant une chanteuse qui a des étoiles dans la voix, mais des larmes dans les yeux, lui donnant malgré tout une vision kaléidoscopique du monde, de son monde, même si le pessimisme devrait l’abonner à une couleur plus sombre.

Tout l’album est une sorte de contrée enchantée, qui essaye d’éloigner, de conjurer le malheur en ne se concentrant que sur les belles choses, les beaux sons, les belles vibrations. La tête tournera encore et encore sur les boucles magnifiques de « Rearrange », la voix de Rozi elle même devenant presque enfantine.

Un disque que l’on sert fort dans ses bras, et qui nous emmène loin, nous portant comme une gros nuage cotonneux et triste, nous montrant que si la tristesse est là, prendre de la hauteur au milieu des fées à quelqu’un chose de curatif et de bienfaisant. Un disque ami des mélancoliques joyeux que nous sommes.




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