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L’été, en Bretagne, il y a l’option farniente à la plage, découverte de vieilles pierres, dîner à la crêperie, ou écouter de la musique, plein de musique. Il est également possible de combiner les deux. Car tout l’été, le cœur de la région bretonne vit au rythme des festivals. Dans le genre populaire et tout public, il y a le festival interceltique de Lorient ou bien les Vieilles Charrues , ou, plus petit et pluriculturel, il y a Bonus à Hédé. Mais pour vous faire un bon petit marathon musical breton de qualité, il y a le Binic Folk Blues festival , gratuit, le premier week-end d’août, suivi du 8 au 10 août par la deuxième édition du festival Visions à Plouezoc’h organisée par les Disques Anonymes, au programme très cool (Cheveu, Le Réveil des Tropiques, Strasbourg, Françoise Pagan...). Ultime étape de cette course : Saint-Malo, du 13 au 16 août, pour la vingt-quatrième édition de La Route du Rock.

Le festival se fait fort (de Saint-Père) de réunir chaque année une programmation rock et indé intelligente. Avec des noms connus, des découvertes, du nouveau, des coups de cœur, des surprises, à chaque fois. On en garde toujours une trace, de ce festival à taille humaine, une fois qu’on y est allé. Il y a un goût de fête, le sentiment d’un plaisir partagé entre amateurs de bonne came musicale. La Route du Rock divise rarement sur sa programmation tant elle semble à chaque fois équilibrée et sonnant juste.

Vous pouvez acheter votre pass trois jours pour les concerts au fort, mais n’oubliez pas de vous munir d’un ticket supplémentaire pour la soirée du 13 août à la Nouvelle Vague : le festival va débuter avec Ought, qui vient de sortir un premier album chez Constellation, Hamilton Leithauser échappé de The Walkmen et Frànçois and the Atlas Mountains. Oui, cela ressemble beaucoup à quelque chose de parfait !

Chacune des trois autres journées de la Route du Rock est assez parfaite : à chaque fois, des têtes d’affiche, du rock, de l’électro, la chanteuse à frange, la pousse montante française... Le défi est de séduire de nouveaux festivaliers qui seraient tentés par de nouveaux rendez-vous (les festivals se multiplient en Europe à la même vitesse que mon compte en banque se vide, c’est dire) et de conserver sa base de fidèles. Donc, du nouveau (Ought, de l’indé français (Cheveu), du précieux et élégant (Toy), des beaux gosses (Baxter Dury, Mac De Marco), des come back très attendus (Portishead, Slowdive), du punk (Protomartyr, Metz), de la jolie meuf (Angel Olsen, Anna Calvi), du rock anglais indéfinissable (The Fat White Family, d’ailleurs on ne dit pas groupe mais « collectif », genre, quoi), du rare sur scène (Liars), de l’électro top niveau (Jamie XX, Todd Terje ), du parfaitement génial sur scène (Moderat, Thee Oh Sees ), du psychédélisme et des paillettes (Temples)... Si vous n’êtes pas encore convaincus (mais on en doute), pensez aux concerts sur la plage Bon-Secours de Saint-Malo (Johnny Hawaii, Aquaserge et Pegase), à la conférence sur le rock psychédélique de Christophe Brault (deux heures d’érudition et de bonne humeur, voire d’humour, ce truc assez rare dans le milieu de la musique), le tournoi de foot « sport is not dead » à la plage de l’Éventail...

Chaque année, les organisateurs du festival essaient des trucs nouveaux, ça marche ou non, mais au moins, ils cherchent toujours à améliorer au maximum l’accueil des artistes et du public. L’année dernière, ils ont créé la seconde scène des Remparts, plus grande que la micro scène qui était auparavant placée au milieu du site. Une idée loin d’être bête, mais l’accès était un peu compliqué, alors, cette année, la scène a été déplacée légèrement, elle sera à votre gauche quand vous rentrerez sur le site du festival. Cette année, le Carnet de Route promet « interviews, photos, anecdotes backstage et autres friandises visuelles (...) pendant et après le festival » (http://lecarnetderoute.com/) (dès que vous arriverez à choper un peu de 3G).

Prévoyez des bottes et un ciré, parce que c’est vrai, il pleut parfois en Bretagne, un tote bag pour rapporter un disque trouvé au stand des labels indépendants, de la monnaie pour acheter vos jetons, c’est à peu près tout ce qu’il vous faudra pour profiter de la Route du Rock.

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