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ADA : Ton premier album, « Taki 183  », date déjà de 2011. Le processus d’écriture de « Cocktail Citron  » fut-il long à enclencher  ?

DyE : Pour "Taki183", c’était un assemblage de morceaux très hétéroclites et expérimentaux que j’a mis 4 ans à terminer. Pour "Cocktail Citron", cela a pris à peu prés deux ans de travail en studio. Le plus dur c’est de trouver l’idée de départ. Elle est venue d’une idée un peu délirante : et si je faisais un album en français ? Au final, il n’y a qu’un Track en french et je ne chante même pas dessus : il est chanté par Angie. C’est la magie d’une rencontre.

ADA : Le teaser de l’album, présentant quelques minutes de « Steel Life  », semble orienter l’auditeur vers des sonorités flashy très 80’s. Or, personnellement, je trouve que l’album s’éloigne considérablement des impressions laissées par ce teaser. Pour moi, « Cocktail Citron  » m’évoque une prise d’acide, avec ses montées et ses descentes. Il s’agit d’un disque aussi euphorique qu’inquiétant. Tu serais d’accord avec ma définition  ?

DyE : Il y a plusieurs lectures possibles effectivement et tu es le premier à le remarquer ! Chaque morceau représente une impression complexe. Quand tu looses, il y a forcément un moment où tu te tournes vers le soleil. J’ai cherché à me libérer des démons qui m’entouraient.

ADA : Avais-tu également la volonté de t’éloigner des ambiances porno gore du (superbe) vidéo-clip illustrant ta chanson « Fantasy  »  ?

DyE : Il y a d’autres esthétiques et d’autres univers improbables à trouver. Je n’avais pas envie d’exploiter le filon du Gore encore et encore. Le teaser de Lisa Boostani prend le contrepied de ce que j’ai fait avant, et cela correspond exactement à l’esthétique de mon nouveau disque : j’ai été séduit par sa sensibilité et par le côté très girly de ses images.

ADA : « Cocktail Citron  » est, pour moi, un album monstrueusement autobiographique. Tu sembles y revisiter l’étendue de tes amours électroniques  : j’y entends du New Order, de l’Acid House, du funk, voire même du A-Ha… Avais-tu l’ambition de parcourir l’histoire de tes amours musicaux  ?

DyE : On baigne tous dans des références musicales qui colorent nos vies et heureusement d’ailleurs. Je me suis inspiré des années 80 et des années 2000, de ce que je vis tous les jours aussi, d’Elli et Jacno, Lo-Fi-Fnk, Etienne Daho, Dabrye, Aphex Twin… Tout est sur mon Tumblr : thedye.tumblr.com

ADA : « Cocktail Citron  » est-il un album romantique  ? Sans être euphorique, ton disque donne la sensation d’une plénitude amoureuse…

DyE : C’est l’histoire d’une rencontre en boite de nuit et du tourbillon de la vie.

ADA : En quoi tes activités de remixeur et bassiste pour Joakim ou Bot’Ox ont-elles influencé l’écriture de cet album  ? Car, avec « Cocktail Citron  », tu sembles dans un état d’esprit très différent que lors de « Taki 183  »…

DyE : Je suis sorti de l’isolement du producteur qui fait ses disques tout seul dans son Home Studio. J’ai fait ce disque en faisant appel à mes amis : Joakim qui a mixé certaines chansons, Guillaume Teyssier pour quelques textes, il y a de vrais guitares faites par Antoine Montgaudon, des batteries, les featuring avec Angie David et Egyptian Lover… Idem pour l’Artwork by TuSaisQui et Jack Fisher, et Amaury Voslion pour la photo… Quand je fais un remix, c’est plus parce que j’ai eu un coup de coeur pour un jeune groupe.

ADA : Tu vas rire mais « Cocktail Citron  » me donne parfois envie de pleurer. Ce disque, et je ne saurai te l’expliquer, m’évoque la nostalgie de l’enfance perdue, la sensation de devoir assumer les obligations adultes…

DyE : Haha ! Tu sais lire entre les lignes. Je suis devenu Papa d’une petite fille pendant l’écriture du disque alors forcément il y a plein de questionnements qui transparaissent à travers ce disque.

ADA : Le cultissime Egyptian Lover chante sur le titre « She’s Bad  ». Peux-tu nous parler de cette rencontre, de cette collaboration  ?

DyE : Quand j’ai sorti le maxi "Fantasy", je l’ai invité à venir jouer au Social Club et nous sommes restés en contact depuis. Un jour je lui ai demandé si ça l’intéresserait de faire du vocoder sur un track, je lui ai envoyé le morceau et deux semaines plus tard, j’ai reçu les voix de "She’s bad". C’est juste la perfection, un rêve de gosse qui se réalise ! Merci Tigersushi.

ADA : Avec « Steel Life  », tu tiens un tube universel. Comment as-tu conçu cette chanson totalement hors-norme  ?

DyE : C’est le dernier titre que j’ai écrit. Le processus a été très rapide : pour créer la trame du morceau, cela m’a pris quinze minutes. Ensuite, j’ai demandé à Teyssier d’écrire des Lyrics pour en faire un genre d’hymne dédié à MGMT. Je voulais sortir "Steel Life" en premier pour faire patienter les fans après deux ans d’absence : il est sur Itunes depuis décembre.

ADA : En tant qu’auditeur et DJ, qu’écoutes-tu actuellement  ?

DyE : Green Velvet, Amine Edge, The Glimmers, Feadz, Jon Hopkins…

ADA : 2014, année DyE  ? Sans vouloir te cirer les pompes, il est évident que ton disque va recueillir tous les suffrages (perso, depuis trois semaines, j’ai probablement écouté « Cocktail Citron  » au moins vingt fois – drogue dure, ton disque).

DyE : Merci, j’espère vous voir bientôt : je joue le 26 février en Dj au Social Club et le 3 avril à La Flèche d’Or en Live. Enjoy !! D y E

crédits photos : Amaury Voslion



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